Dans le port d'Anvers : trop de cocaïne, plus assez d'incinérateurs pour la détruire

Depuis le début de l'année, 36 tonnes de poudre blanche ont été saisies dans le plus grand port de Belgique, devenu la principale porte d'entrée de la drogue en Europe
Le port d'Anvers en Belgique est devenu la principale porte d'entre de cocaïne en Europe
Le port d'Anvers en Belgique est devenu la principale porte d'entrée de cocaïne en EuropeThierry Monasse/Getty Images

La Belgique ne parvient plus à faire face au trafic endémique de cocaïne. Au point que les autorités du plat pays s'inquiètent de capacités d'incinération insuffisantes pour détruire cette drogue. « Il y a un problème de capacité des incinérateurs », a expliqué à l'AFP un porte-parole des douanes belges, confirmant des informations publiées dans la presse flamande. Toutefois «une solution structurelle est en bonne voie», selon ce porte-parole, Francis Adyns.

Les raisons de cet embouteillage ? Les quantités faramineuses de cocaïne interceptées à Anvers, une ville devenue la principale porte d'entrée de poudre blanche sud américaine en Europe, avec le port de Rotterdam aux Pays-Bas. Sur les six premiers mois de l'année 2022, 36 tonnes ont été saisies. Les autorités s'attendent à dépasser les 100 tonnes de saisies sur l'année, soit un nouveau record après les 89,5 tonnes de 2021. 

Narco-État

La cocaïne saisie ne peut pas être détruite en un claquement de doigts. Elle doit passer par des incinérateurs agréés qui répondent notamment à des normes environnementales. Problème : la cocaïne qui s'accumule dans les lieux de stockage attire les convoitises. D'après le quotidien flamand De Standaard, la police d'Anvers a remarqué récemment des mouvements suspects autour d'un entrepôt. Un drone aurait été utilisé pour faire des repérages. 

L'impossibilité de détruire tous les produits sous scellés prouve l'aggravation du trafic de drogue en Belgique. Homicides en hausse, explosion du nombre de coups de feu en plein Anvers, cas de corruption de fonctionnaires… « Le danger plane sur nous que la Belgique reçoive l’appellation de narco-État », alertait en septembre dernier, Johan Delmulle, le procureur général de Bruxelles. Ce même mois, le ministre de la Justice belge, Vincent Van Quickenborne, avait été la cible d'une tentative d'enlèvement, visiblement commandité par des mafias de la drogue.