Le site Internet du Parlement européen a été la cible mercredi d’une attaque informatique, a indiqué son porte-parole, cette cyberattaque intervenant peu après un vote des eurodéputés qualifiant la Russie d’« État promoteur du terrorisme ». Sur Twitter, ce porte-parole, Jaume Duch, a évoqué « une attaque DDOS » (par déni de service) paralysant « la disponibilité du site Web » de l’institution. « Les équipes du Parlement travaillent à la résolution du problème dès que possible », a-t-il ajouté.

« Un groupe pro-Kremlin a revendiqué la responsabilité » de cette « cyberattaque sophistiquée », a ensuite affirmé la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. « Ma réponse : #SlavaUkraini » (Gloire à l’Ukraine), a-t-elle rétorqué.

« État promoteur du terrorisme »

« Cela semble avoir surtout affecté le site Internet du Parlement Européen, mes équipes ont constaté des problèmes de connexion sans que cela empêche le bon déroulement des travaux » parlementaires, a indiqué à l’AFP l’eurodéputée française Fabienne Keller.

À la mi-journée, le Parlement européen avait voté un texte qualifiant la Russie d’« État promoteur du terrorisme » dans la guerre en Ukraine, appelant les 27 pays de l’Union européenne à faire de même. Dans le texte adopté à Strasbourg par 494 voix pour (58 voix contre et 44 abstentions), les eurodéputés décrivent « la Russie comme un État promoteur du terrorisme et comme un État qui utilise des moyens terroristes ».

Ce vote fait suite à des appels répétés du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la communauté internationale pour que le régime du président Vladimir Poutine soit déclaré « régime terroriste ». Le vote au Parlement européen demeure toutefois symbolique.

« La Russie doit être isolée à tous les niveaux et tenue pour responsable afin de mettre un terme à sa politique de longue date en matière de terrorisme en Ukraine et dans le monde entier », a rapidement réagi le président ukrainien, saluant la décision des eurodéputés.

Pression des pays Baltes

Cet appel de Volodymyr Zelensky avait déjà trouvé écho notamment auprès des parlements d’Estonie, de Lituanie et de Lettonie, ainsi que de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) qui, en octobre, a invité les 46 pays de l’organisation paneuropéenne de défense des droits humains à déclarer le régime russe « terroriste ».

« Nous avons appelé un chat un chat. (…) La reconnaissance de ce fait par le Parlement européen envoie un signal politique clair. L’Europe, les Européens ne veulent pas rester passifs, alors que leur grand voisin viole toutes les normes humanitaires et internationales », a déclaré l’eurodéputé lituanien et ancien premier ministre Andrius Kubilius (PPE, droite).

Dans le texte adopté mercredi, les eurodéputés appellent l’UE et les États membres à mettre en place un « cadre juridique européen » qui permettrait de prendre contre les pays qualifiés de soutiens du terrorisme « une batterie de lourdes mesures restrictives qui aurait pour effet de limiter de manière importante les relations de l’Union » avec les pays en question.