RMC
Politique

“Une fierté collective": large consensus à l'Assemblée pour inscrire l'IVG dans la Constitution

L'hémicycle de l'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement, le 19 juillet 2022.

L'hémicycle de l'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement, le 19 juillet 2022. - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Jeudi, 337 députés de tout bord ont voté en faveur d'un texte proposé par les Insoumis pour inscrire l'IVG dans la Constitution française. Seulement 32 députés ont voté contre cette proposition, qui doit désormais obtenir l'aval du Sénat.

C’est le résultat d’un rare consensus dans l'hémicycle de l’Assemblée nationale. Les députés ont voté en faveur de l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution, ce jeudi. Une proposition de loi des Insoumis votée à une large majorité 337 voix pour 32 voix contre.

Le texte, qui doit encore obtenir l'aval du Sénat, tient en une phrase: "La loi garantit l'effectivité et l'égal accès au droit à l'interruption volontaire de grossesse".

C'est en entonnant l'hymne des femmes qu'une dizaine de députées insoumises sortent de l'Hémicycle pour célébrer le vote, leur cheffe, Mathilde Panot, en tête.

“C’est une fierté collective qui a été permise par la plupart des groupes de cet hémicycle", indique-t-elle.

Cette victoire est le fruit d'un compromis entre les Insoumis et le camp présidentiel. Le texte a été réécrit, car la version initiale laissait craindre un droit à l'IVG sans limite. De quoi convaincre Aurore Bergé, cheffe de file des députés Renaissance, de retirer son propre texte.

“La question des droits des femmes, ce n’est pas un caprice, ce n’est pas une question d’opportunisme politique parce que la seule question qui nous importera à l’issue du mandat, c’est est-ce que oui ou non on aura agi en faveur des femmes”, explique-t-elle.

Une proposition de loi du gouvernement pour éviter le référendum?

Malgré l'obstruction de certains députés à droite de l'hémicycle, la majorité des députés LR et du RN a voté pour. C'est le cas de Jean-Philippe Tanguy, du Rassemblement national, sans grand enthousiasme.

“Je pense, et tout le monde le sait, que ce n’était pas une priorité des Français. Après, le débat était posé et comme l’a dit Marine Le Pen, la décision était consensuelle”, réagit-il.

De nombreux députés appellent maintenant le gouvernement à se saisir du sujet pour présenter son propre texte. Cela permettrait d'éviter un référendum et donc une mobilisation anti-IVG.

Hélène Terzian avec Guillaume Descours