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Syrie : Recours à des armes à sous-munitions lors des attaques du 6 novembre

Les frappes contre des camps de personnes déplacées ont tué des civils

Débris d'une roquette à sous-munitions Uragan (série 9M27K) ayant dispersé ses sous-munitions et partiellement enfoncée dans le sol dans le camp de Maram pour personnes déplacées, près du village de Kafr Jales dans le gouvernorat d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, le 6 novembre 2022. Ce jour-là, les forces syro-russes ont mené des attaques dans cette zone. © 2022 Défense civile syrienne

(Beyrouth, le 23 novembre 2022) –L'alliance militaire syro-russe le 6 novembre a utilisé des armes à sous-munitions interdites lors de frappes menées contre quatre camps de personnes déplacées en Syrie, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. 

Les attaques ont tué huit civils et blessé des dizaines d'autres personnes, dont une femme enceinte de 28 ans qui est décédée ultérieurement, le 15 novembre, des suites de ses blessures. Quatre des victimes tuées étaient des enfants : une fille de 14 ans, deux fillettes âgées de moins de 6 ans, et un bébé de 4 mois. Les attaques ont blessé au moins 75 autres Syriens qui avaient cherché refuge dans les quatre camps du gouvernorat d'Idlib, dans le nord-ouest du pays. Deux témoins ont déclaré qu'il n'y avait aucune activité militaire de groupes armés dans les camps ou à proximité, au moment des attaques.

« L'alliance militaire syro-russe continue d'utiliser de manière éhontée des armes interdites contre une population civile prise au piège en Syrie, avec des conséquences dévastatrices », a déclaré Adam Coogle, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Non seulement les armes à sous-munitions tuent ou blessent des Syriens aujourd'hui, mais les sous-munitions non explosées peuvent continuer à tuer pendant longtemps dans le futur. »

Les armes à sous-munitions peuvent être tirées depuis le sol par des systèmes d'artillerie comme des lance-roquettes et des mortiers, ou larguées depuis des avions. Ces bombes s’ouvrent généralement dans le ciel, dispersant sans discernement plusieurs petites bombes (sous-munitions) sur une vaste zone de la taille d'un pâté de maisons. Toutefois, de nombreuses sous-munitions n'explosent pas lors de l'impact initial au sol, y laissant de dangereux fragments explosifs qui, à l'instar des mines terrestres, peuvent mutiler et tuer pendant plusieurs années à moins d’être retirés et détruits.

La Convention de 2008 sur les armes à sous-munitions, que 110 pays ont ratifiée et 13 autres ont signée, interdit complètement ces armes et exige le déminage des zones contaminées et l'assistance aux victimes. Ni la Syrie ni la Russie ne sont des États parties à cette convention.

La Défense civile syrienne, un groupe bénévole de recherche et de sauvetage opérant dans les zones tenues par l'opposition en Syrie, désamorce des munitions non explosées depuis 2016.

À la suite des attaques aux armes à sous-munitions du 6 novembre, le groupe a déclaré à Human Rights Watch qu'il avait trouvé et éliminé 14 sous-munitions non explosées.

Human Rights Watch a mené des entretiens avec huit témoins dans les camps, qui ont déclaré que les frappes avaient eu lieu entre 6 et 7 heures du matin le 6 novembre ; certaines personnes dormaient encore, d'autres étaient à la mosquée pour la prière du matin, et les enfants s’apprêtaient à suivre des cours. Les chercheurs ont également parlé aux premiers intervenants et analysé des vidéos et des photographies prises pendant et juste après les attaques, qui ont été diffusées sur les plateformes de médias sociaux, ou partagées directement avec Human Rights Watch.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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