FOOT: la visite d'une équipe allemande à Moscou suscite l'émoi

FOOT: la visite d'une équipe allemande à Moscou suscite l'émoi

    En plein conflit ukrainien, la chancelière allemande Angela Merkel se serait sans doute passé de cette polémique allumée par le plus grand quotidien outre-Rhin, le Bild. Le journal le plus lu en Allemagne vient d'adresser une lettre ouverte à la chancelière et aux responsables de son parti pour s'indigner de la visite programmée par le club  de Schalke 04 à Moscou. L'équipe de Bundesliga est invitée en Russie par un de ses principaux partenaires depuis 2007 le géant gazier Gazprom, accessoirement également sponsor de la Ligue des Champions.

    Sortant de sa neutralité, le quotidien populaire est sans équivoque sur les résultats de cette visite hypothétique. «Une photo de groupe de Poutine avec des joueurs de Schalke tout sourire au Kremlin, c'est de la politique. (...) Poutine, le voleur de Crimée, a besoin de photos avec vous», écrit l'un des principaux éditorialistes de Bild dans une lettre ouverte à Clemens Tönnies, président du conseil de surveillance de l'équipe actuellement troisième du championnat d'Allemagne.

    Tönnies avait indiqué dans un entretien au quotidien allemand Handelsblatt paru mercredi: «L'équipe voudrait bien voir le Kremlin et s'intéresse à Moscou. Et le président russe est intéressé par Schalke et nous a invité». «Nous sommes des gens du sport et pas des politiques. La politique n'est pas notre terrain de jeu», avait-il ajouté.

    Arrières-pensées politiques

    Des dirigeants du parti chrétien-démocrate CDU d'Angela Merkel s'emportaient également, dans les colonnes de Bild. «Accepter une invitation du Kremlin dans la situation actuelle et se laisser de telle manière instrumentaliser, ce n'est pas vraiment faire preuve de tact diplomatique», a dit Peter Tauber, le secrétaire général de la CDU.

    Mais les arrières-pensées politiques ne sont jamais très loin. Le chef de la commission des Affaires européennes du Bundestag, le député CDU Gunther Krichbaum, a renchéri: «Tönnies profite probablement de Schalke par intérêt économique». Tönnies, à la tête d'une boucherie industrielle, veut en effet investir 600 millions d'euros dans une porcherie en Russie.

    Malgré la crise en Ukraine, le club allemand avait renouvelé son partenariat avec Gazprom en mars.