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En brefPollutions

15 % des vêtements vendus par Shein contiennent des polluants toxiques

Fabrication express et transport par avion : les ingrédients du business modèle de Shein.

Non seulement la mode jetable pollue, mais elle met aussi la santé des consommateurs en danger. Greenpeace Allemagne dénonce dans une étude publiée le 23 novembre dernier les méthodes de Shein, le site chinois de vente de vêtements à très bas coût, leader de l’ultra fast fashion.

L’ONG a acheté 42 articles — vêtements et chaussures — sur les sites de Shein en Autriche, Allemagne, Italie, Espagne et Suisse, et 5 autres articles dans un magasin Shein éphémère à Munich. Puis, elle les a fait analyser par un laboratoire indépendant. Les résultats se révèlent inquiétants (étude accessible en anglais) : 15 % de ces produits contenaient des produits chimiques dangereux à des teneurs supérieures aux limites réglementaires fixées par l’Union européenne. Ce sont essentiellement des chaussures qui font l’objet de ces dépassements.

Des taux record de phtalates dans des chaussures

Cinq articles dépassaient même les limites de 10 000 % ou plus. Par exemple, plus de 100 000 mg/kg de phtalates (catégorie de plastifiants) ont été trouvé dans cinq bottes ou chaussures alors que le règlement européen REACH exige une teneur inférieure à 1 000 mg/kg. Le record a été relevé dans une paire de bottes de neige noires achetée en Suisse : le taux de Di(2-ethylhexyl) phtalate (DEHP) atteignait 685 000 mg/kg, soit 58 500 % de plus que le taux réglementaire.

Ces résultats prouvent, selon Greenpeace Allemagne, « l’attitude négligente de Shein vis-à-vis des risques pour l’environnement et la santé humaine associés à l’utilisation de produits chimiques dangereux, dans le seul intérêt de faire du profit ». Pire, Shein enfreint la réglementation européenne et « met en danger la santé des consommateurs et des travailleurs chez les fournisseurs qui fabriquent ses produits ».

L’association pointe les ressorts néfastes de cette ultra fast fashion : les fournisseurs sont obligés de livrer à une vitesse vertigineuse, les commandes étant fabriquées en Chine dans un délai de 3 à 7 jours et livrées directement aux clients du monde entier par fret aérien. « Il s’agit d’un modèle économique construit autour de l’exploitation de l’environnement et des personnes, qui s’appuie sur l’absence d’application des réglementations conçues pour protéger l’environnement, la santé et la sécurité des travailleurs et des consommateurs », conclut l’ONG.

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