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"EELV valorise les agresseurs" : le siège des Verts dégradé par un collectif féministe
Exemple de collage féministe, ici à Clermont-Ferrand.
Hans Lucas via AFP

"EELV valorise les agresseurs" : le siège des Verts dégradé par un collectif féministe

Retour de bâton

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Autrefois à la pointe de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, Europe Écologie-Les Verts fait, depuis l'affaire Bayou médiatisée par Sandrine Rousseau, figure de mauvais élève auprès des collectifs féministes. L'un d'entre eux a procédé à des collages sur leur siège, ainsi que sur celui de La France insoumise, dans la nuit de vendredi à samedi.

Gardez-les de leurs (anciennes) amies. Dans la nuit de vendredi à samedi, le siège national du parti Europe Écologie-Les Verts, rue des petits Hôtels dans le dixième arrondissement à Paris, a été la cible d'une opération de collages féministes menée par le collectif militant Relève Féministe. Sur les murs, on pouvait lire : « EELV valorise les agresseurs », « Bayou on est vertes de rage », « député = MST » ou encore « pas de recyclage des agresseurs ». Une action visant donc clairement Julien Bayou, accusé par trois de ses anciennes compagnes d'avoir été infidèle et manipulateur, certaines évoquant des « violences psychologiques ». Des accusations qu'avait en partie relayées Sandrine Rousseau, en direct à la télévision sur France 5.

« Europe Écologie-Les Verts était le parti à la pointe en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles après l'affaire Baupin nous confie une source anonyme au parti. Aujourd'hui, le spectacle n'est pas beau à voir, il va falloir reconstruire. La stratégie de Sandrine Rousseau peut nous conduire dans une impasse. » Le siège de La France insoumise a lui aussi été la cible de collages visant cette fois l'affaire Adrien Quatennens, qui a reconnu avoir giflé son épouse dont il est en instance de divorce.

« Triez vos déchets »

Le collectif Relève Féministe organisait, la nuit de son opération de collages, une soirée de remises de prix, dans le XIIe arrondissement de Paris. Parmi les hommes accusés de violences contre les femmes, Julien Bayou et Adrien Quatennens ont été ironiquement récompensés. « Ce 25 novembre 2022, la #ReleveFeministe toujours déter [déterminée, N.D.L.R.] réitère : elle a collé aux sièges de LFI et EELV pour leur rappeler le vrai sens de cette date, la lutte contre les VSS. Le privé est politique. Victimes, on vous croit. Triez vos déchets », a twitté le collectif le lendemain en publiant des photos des collages assortis des mentions « Adieu Julien » et « Adieu Adrien ».

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Ce même week-end se tenait le premier tour du congrès d'EELV qui a vu arriver nettement en avance la candidate de la motion « La Suite » Marine Tondelier. Réputée candidate d'équilibre, issue de la même génération que Julien Bayou, Marine Tondelier n'a pas hésité a critiqué la « twitterisation de la politique ». Interrogée lundi par Marianne, elle ne cachait pas non plus, sans jamais citer Sandrine Rousseau, son exaspération vis-à-vis de ces « écologistes qui vont dans la presse pour critiquer d'autres écologistes ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne