Mercredi 30 novembre, la Commission européenne recommandait le blocage de 7,5 milliards d’euros de fonds de cohésion alloués à la Hongrie et soumettait le versement du plan de relance magyar de 5,8 milliards d’euros à maintes conditions, malgré son approbation. Pour débloquer les 13,3 milliards actuellement gelés par l’Union européenne, analyse le journal hongrois de gauche Népszava, le gouvernement de Viktor Orban doit “présenter des résultats tangibles en matière de lutte contre la corruption, renforcer l’indépendance de la justice et construire un système opérationnel d’encadrement de l’utilisation des subventions européennes”.

Malgré les réformes engagées par le gouvernement Orban, la Commission estime que les mesures de correction “continuent de comporter des faiblesses, des risques et des manques considérables” qui risquent de miner leur efficacité, explique le quotidien social-démocrate. D’où le maintien de la recommandation du gel du tiers des fonds de cohésion, formulée mi-septembre en vertu du mécanisme de conditionnalité de l’attribution des fonds européens au respect de l’état de droit. Cette procédure, lancée en avril dernier contre la Hongrie, ne s’arrêtera que si Budapest “mène à 100 %” les mesures convenues avec l’Union européenne.

“Super-conditions”

La Commission valide le plan de relance magyar de 5,8 milliards d’euros, mais soumet son versement à 27 “super-conditions”, dont les 17 établies autour de la correction de l’état de droit. Comme les États membres de l’UE perçoivent ces fonds par tranche, la Commission “examinera avant chaque demande de paiement l’avancée des mesures souhaitées”. Épinglée pour son bilan insuffisant, la Hongrie “doit remplir des critères beaucoup plus nombreux et plus stricts” que les autres pays de l’Union, explique Népszava.

Les ministres des Finances européens trancheront au plus tôt mardi 6 décembre sur le dossier magyar. Faute de la majorité qualifiée requise, la décision finale reviendra aux chefs d’État et de gouvernement. Les Vingt-Sept disposent jusqu’au lundi 19 décembre pour se prononcer.