Covid-19 : moins de 10 % des seniors ont reçu un rappel de vaccin cet automne, le ministère veut «mobiliser»

La vaccination contre la grippe est de son côté en net recul par rapport à l’an dernier, alors que l’épidémie débute en France.

La vaccination de rappel cet automne progresse beaucoup moins rapidement en France que dans d'autres pays, comme le Royaume-Uni. LP/Arnaud Journois
La vaccination de rappel cet automne progresse beaucoup moins rapidement en France que dans d'autres pays, comme le Royaume-Uni. LP/Arnaud Journois

    « Il nous reste trois semaines effectives avant Noël, c’est maintenant que la vaccination se joue pour garantir une protection la plus forte possible, passer de bonnes fêtes de fin d’année et éviter une saturation des structures hospitalières ! » Le mot d’ordre est lâché ce mardi midi par le ministère de la Santé, qui veut « mobiliser ». Et pour cause : la campagne automnale de rappel contre le Covid-19, mais aussi la vaccination annuelle contre la grippe, patinent cet automne.

    Les chiffres sont éloquents. S’agissant du Covid, depuis le 3 octobre, 2 millions de personnes ont tendu le bras une fois supplémentaire. 1,8 million d’entre elles ont reçu une dose d’un des deux vaccins adaptés à Omicron disponibles, dits « bivalents » et estimés plus efficaces que ceux de première génération. En termes de couverture vaccinale, seules 9,4 % des personnes âgées d’au moins 80 ans et 7,2 % des 60-79 ans ont reçu une dose de vaccin bivalent.

    Pas de problème de stock

    « Si on se compare avec l’Angleterre, on constate que l’on peut faire mieux », reconnaît le ministère de la Santé. C’est le moins que l’on puisse dire : outre-Manche, la couverture vaccinale avec un rappel adapté à Omicron atteint 80 % chez les plus de 70 ans. La situation en France pourrait s’expliquer, entre autres facteurs, par un sentiment de « ras-le-bol » de la population, le manque d’actions et de communication des autorités, ou encore le casse-tête des règles.

    En effet, toute la population cible n’est pas forcément éligible à un nouveau rappel. Il faut laisser passer au moins trois mois (pour les plus de 80 ans, les résidents d’Ehpad et les immunodéprimés) ou six mois (pour tous les autres) depuis la dernière injection, mais aussi trois mois depuis la dernière infection Covid, le cas échéant. Le ministère estime ainsi un taux d’habitants « suffisamment protégés », soit par la vaccination, soit par une infection : 21 % des plus de 80 ans et 37 % des 60-79 ans. Ce qui reste très bas.

    Épidémie de grippe « particulièrement intense » ?

    Outre les personnes âgées d’au moins 60 ans, les adultes plus jeunes à risque de formes graves, ceux vivant dans l’entourage d’une personne vulnérable, les femmes enceintes ou encore les soignants, sont éligibles à une nouvelle dose de rappel (sous réserve de respecter les deux conditions détaillées précédemment). Il n’y a pas de problème de stock : 15,7 millions de doses de vaccin bivalent (Moderna ou Pfizer/BioNTech) sont disponibles en France.



    S’agissant de la grippe, la part de population vaccinée est en baisse de 13 % par rapport à l’an dernier à la même période. Une mauvaise nouvelle, alors que l’épidémie a débuté en France. Quatre régions étaient déjà placées en pré-alerte mi-novembre, et les deux principaux syndicats de pharmaciens ont dit redouter une épidémie « particulièrement intense » cet hiver. Seul indicateur en hausse par rapport à l’an dernier : 337 000 injections concomitantes grippe/Covid (une dans chaque bras) ont été réalisées à ce jour, versus 284 000 l’an dernier à la même date.