Jean-Marc Morandini condamné à un an de prison avec sursis probatoire de 2 ans pour «corruption de mineurs»

L’animateur de télévision était jugé pour « corruption de mineurs ». Lors de l’audience, le ministère public avait souligné son « absence de prise de conscience ». Il va faire appel de la décision.

Jean-Marc Morandini était jugé pour corruption de mineurs. LP/Guillaume Georges
Jean-Marc Morandini était jugé pour corruption de mineurs. LP/Guillaume Georges

    À la barre, Jean-Marc Morandini, 57 ans, avait reconnu une « imprudence » mais s’était défendu en invoquant notamment une forme d’« humour ». Poursuivi pour « corruption de mineurs » sur trois adolescents entre 2009 à 2016, l’animateur télé Jean-Marc Morandini a été condamné ce lundi à un an de prison avec sursis probatoire de 2 ans pour « corruption de mineurs ».

    Absent ce lundi du tribunal, il a été reconnu « coupable de l’ensemble des faits qui lui sont reprochés ». La juge d’instruction a également prononcé « une obligation de soin » afin que Jean-Marc Morandini comprenne ses « passages à l’acte transgressif », sans « réelle remise en question » de son comportement. La juge ajoute que l’animateur n’est « ni un prédateur, ni un pédophile ».

    Une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles

    Sa défense nous confirme que l’animateur va « vraisemblablement faire appel de cette décision » du tribunal. « On est un peu étonnés par cette décision parce qu’elle est extrêmement sévère, on a l’impression que le tribunal a fait un peu fi de toutes les explications que nous avions données, indiquait Corinne Dreyfus-Schmidt, l’une de ses avocates. (…) Le tribunal n’a pas tenu compte d’un certain nombre d’incohérences, notamment le fait qu’une des parties ait déclaré que monsieur Morandini ignorait sa minorité ».

    Via un communiqué rédigé par ses avocates et publié dans la foulée sur son site, l’animateur « conteste très fermement les faits qui lui sont reprochés ». « Il va interjeter appel contre cette décision, confirment-elles. L’écho médiatique parfois déformant donné à cette affaire le contraint à rappeler que les plaintes déposées contre lui ne concernaient aucun geste déplacé, mais principalement des échanges de messages sur Twitter ».

    Jean-Marc Morandini est désormais inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais). La chaîne Cnews indique que l’animateur continuera d’animer son émission, « la présomption d’innocence s’applique ». Me Szpiner, avocat du plaignant, s’est réjoui que l’homme soit « condamné pour l’ensemble des faits pour lesquels il était poursuivi ». « Les victimes sont ravies de voir que justice a été rendue et que leur parole a été prise en compte », a-t-il indiqué.

    S’alarmant de son « absence de prise de conscience », le parquet avait requis à l’encontre de l’animateur vedette de CNews un an de prison avec sursis lors du procès fin octobre. Ses avocates avaient, elles, plaidé la relaxe, fustigeant un dossier bâti sur des « déclarations très fluctuantes » et parasité par un supposé « lynchage médiatique ».

    Cette figure du PAF devait répondre de messages envoyés à deux jeunes de 15 ans, en 2013 et en 2015-2016, qui consistaient pour l’un à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander d’envoyer une photo de lui dénudé.

    Des messages graveleux à des adolescents

    « Mdr tu es si coquin derrière ton air sage », « est-ce que tu bandes ? », avait-il ainsi écrit à Romuald (prénom modifié) en 2013 dans des messages privés, agrémentés de force émojis, sur Twitter. Cet adolescent, qui a fini par retirer sa plainte, était un fan de Jean-Marc Morandini et avait fait sa connaissance sur le plateau de son émission sur NRJ 12. À la barre, l’animateur avait assuré qu’il ignorait son âge et dit avoir cessé « immédiatement » ces échanges quand il en avait été informé.

    VIDEO. Jean-Marc Morandini devant le tribunal correctionnel pour « corruption de mineurs »

    Il connaissait en revanche l’âge de Simon (prénom modifié) à qui il a demandé pendant plusieurs mois, fin 2015, de lui envoyer une photo de son sexe.

    Venu témoigner à la barre, ce jeune homme a récusé toute trace « d’humour » dans ces échanges qu’il a dit avoir maintenus parce qu’il « voulait travailler dans les médias ».

    Un casting en forme de « traquenard »

    Jean-Marc Morandini, passé notamment par Europe 1, comparaissait également pour avoir demandé à Clément (prénom modifié), 16 ans, de se dénuder et de se masturber à son domicile en 2009 lors d’une audition pour un projet de remake d’un film américain, qui n’a jamais vu le jour. L’avocat du plaignant, Me Francis Szpiner, a dénoncé un casting en forme de « traquenard », tandis que Jean-Marc Morandini a contesté les faits. « Ça n’a pas pu se passer comme ça », a-t-il assuré.

    Un second procès attend dans les prochains mois Jean-Marc Morandini pour le « harcèlement sexuel » d’un comédien, majeur, dans le cadre d’un casting pour une web-série érotique.