LFI «fabrique des votes d’extrême droite en quantité industrielle», accuse Bernard Cazeneuve

L’ancien Premier ministre, qui avait quitté le PS lors de l’accord avec la Nupes, ne se dit pas opposé à l’union des gauches, mais sans la France insoumise.

Bernard Cazeneuve avait quitté en mai le PS. REUTERS/Sarah Meyssonnier
Bernard Cazeneuve avait quitté en mai le PS. REUTERS/Sarah Meyssonnier

    Bernard Cazeneuve n’aime pas la France insoumise... et il aime le redire. L’ancien Premier ministre a critiqué ce dimanche la stratégie « démagogue » et de « confrontation » de La France insoumise (LFI), qui en « encourageant toutes les désinhibitions » « fabrique des votes d’extrême droite en quantité industrielle ».

    Bernard Cazeneuve avait quitté le Parti socialiste quand l’accord Nupes avait été noué, en mai, avant de lancer un « manifeste » pour « refonder » une gauche républicaine. « A partir du moment où la gauche n’est pas sur le chemin de la crédibilité, elle ne peut pas incarner une alternance, et à partir du moment où elle encourage par ses positions toutes les désinhibitions, on voit qui en bénéficie », a-t-il déclaré en référence au Rassemblement national et ses 89 députés.

    « Si je suis sur cette stratégie critique, ce n’est pas parce que je suis défavorable à l’union de la gauche, je suis très favorable aux prises de position de Fabien Roussel, Yannick Jadot et d’autres », a-t-il précisé, citant des responsables sceptiques sur la Nupes. « Je ne suis pas favorable à une stratégie qui fabrique des votes d’extrême droite en quantité industrielle », a cinglé Bernard Cazeneuve.

    «Des démagogues qui ont avant tout le souci d’eux-mêmes»

    Il y a à ses yeux « des démagogues qui ont avant tout le souci d’eux-mêmes : Jean-Luc Mélenchon, certains apparatchiks du Parti socialiste qui ont préféré préserver leur propre avenir plutôt que s’inscrire dans la grande tradition » socialiste, a ajouté l’ancien patron de la place Beauvau.

    Bernard Cazeneuve a brocardé chez LFI « idéologie de la confrontation » mettant en danger « l’unité nationale », la « complicité avec les dictateurs » ou encore l’atteinte à « l’idéal républicain d’universalisme et de laïcité ». « Je ne me laisse pas impressionner par ceux qui à l’occasion d’une élection présidentielle obtiennent un score et parlent fort », a-t-il insisté.

    Par ailleurs, « si Olivier Faure perd le congrès du Parti socialiste » de janvier, « j’y reviendrai avec bonheur puisque je l’ai quitté avec tristesse », a annoncé Bernard Cazeneuve.