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Levothyrox: l'Agence du médicament mise en examen pour tromperie

Le Levothyrox est utilisé quotidiennement par 2,5 millions de patients en France.
Le Levothyrox est utilisé quotidiennement par 2,5 millions de patients en France. REMY GABALDA / AFP

La nouvelle composition de ce médicament conçu contre les problèmes de thyroïde, arrivée en France fin mars 2017, avait provoqué de nombreux effets secondaires chez des patients.

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé avoir été mise en examen lundi 5 décembre pour «tromperie» dans le dossier du changement de formule du Levothyrox, ce médicament conçu contre les problèmes de thyroïde. Cette mise en examen intervient un mois et demi après celle la filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck, fabricant de ce médicament, pour «tromperie aggravée».

Au cœur de cette affaire: la nouvelle composition du Levothyrox, arrivée en France fin mars 2017 et utilisant le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients. Or, des patients se sont plaints de nombreux effets secondaires: crampes, maux de tête, vertiges ou perte de cheveux. Une enquête pénale a été ouverte à Marseille en mars 2018 pour faire la lumière, alors que ce médicament est utilisé quotidiennement par 2,5 millions de patients en France, selon Merck.

«L'ANSM n'a jamais nié les difficultés rencontrées par certains patients au moment du passage à la nouvelle formule du Levothyrox et se préoccupe de manière constante et quotidienne de la sécurité et de la santé des patients», assure l'agence française contrôlant la sécurité des médicaments dans un communiqué diffusé lundi soir. Elle «apportera sa pleine contribution à la manifestation de la vérité mais conteste fermement les reproches formés à son encontre, car aucune infraction pénale n'a été commise», estime-t-elle.

En juin 2019, l'ANSM avait mené une étude sur plus de deux millions de patients et conclu que le passage à la nouvelle formule n'avait pas engendré de «problèmes de santé graves». Cette agence est aujourd'hui visée par une action collective de quelque 1.100 plaignants, pour «défaut de vigilance» et «défaut d'anticipation».

Dans un autre volet, au civil, la Cour de cassation avait rejeté en mars le pourvoi de Merck, condamné en 2020 à indemniser plus de 3.300 utilisateurs ayant souffert d'effets secondaires à la suite du changement de formule. En France, moins de 100.000 patients sont traités avec l'ancienne formule, importée depuis fin 2017 sous le nom d'Euthyrox. La distribution de l'ancienne formule, qui devait s'arrêter en 2020, a été prolongée au moins jusqu'à la fin 2022.

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24 commentaires
  • icds001

    le

    Un juge sans connaissances médicales ni du fonctionnement de l'ANSM et de l'implication des médecins pour ce qui s'agit d'informer l'ANSM des effets néfastes supposés imputables à un médicament rapportés par leurs patients : je ne pense pas que l"ANSM ait fait la moindre faute au sens de la loi. Tout au plus une commission parlementaire devrait suffire pour évaluer si l'ANSM aurait pu faire mieux. Et il y a eu beaucoup d'effet mouton de panurge pour beaucoup de patients qui imputaient tous leurs nouveaux à la formule en question du Lévothyrox. Nous verrons bien la suite donnée à cette affaire.

  • Anonyme

    le

    A force de voir placer des "ami(e)s" sans compétence, juste là pour profiter, ce résultat n'est pas étonnant...

  • BASTIAT

    le

    L'ANSM...Il y en aurait des choses à dire sur cette agence qui a remplacé l'ancienne AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire et des Produits de Santé), mouillée jusqu'au cou dans le scandale du Médiator...Entre autres...
    Ce n'est guère mieux depuis, puisque l'ANSM a délivré une AMM conditionnelle aux vaccins anti-covid sur la base des seuls essais réalisés par les fournisseurs dont il s'avère que les résultats étaient tout simplement faux : En particulier s'agissant de l'efficacité.
    Elle a maintenu pourtant cette autorisation alors que les remontées cliniques étaient très claires, dès l'été 2021, conduisant le Conseil Scientifique à émettre une note d'alerte fin août 2021...
    Et que dire de l’autorisation accordée au Remdesivir de Gilead, dont l'Europe avait commandé pour 1 milliard d'Euros de doses alors qu'il était déjà avéré que ce principe actif était non seulement inefficace mais encore potentiellement dangereux...
    Ce produit d'ailleurs que Gilead avait tenté d'imposer au Conseil Scientifique dirigé par Delfraissy dès sa création en vue du traitement Covid...
    Naturellement, aucune enquête sérieuse de la presse sur tous ces faits...
    Il y aurait pourtant matière !

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