Le trafic et la traite des travailleurs vietnamiens dans et vers l’Europe ont fortement augmenté ces dernières années, dénonce le Centre fédéral Migration (Myria) dans son rapport annuel intitulé "Piégés par la dette", publié mercredi. Celui-ci recommande de considérer ces personnes mises au travail illégalement comme des victimes présumées de traite des êtres humains.
Recrutées sur base de fausses promesses d’emploi, les victimes sont introduites clandestinement au Royaume-Uni, au péril de leur vie. Devant rembourser leurs dettes aux passeurs, elles sont exploitées pendant et après leur périple, y compris en Belgique, rapporte Myria, qui qualifie ce phénomène de "servitude pour dettes".
Dans les ongleries, les restaurants et dans des plantations de cannabis
C’est pourquoi il recommande aux services d’aide de considérer ces travailleurs vietnamiens comme des victimes présumées de traite d’êtres humains et ce, sur base des indicateurs pertinents. Ceux-ci travaillent souvent dans "des ongleries, des restaurants exotiques et probablement aussi dans des plantations de cannabis". Ils doivent donc être orientés vers des centres d’accueil spécialisés, déclare Myria.
Étant "très vulnérables et en position de forte dépendance vis-à-vis de leurs exploiteurs", peu d’entre eux se présentent de leur propre initiative comme victimes auprès d’un centre d’accueil, souligne l’institution. Pour cette raison, Myria estime primordiale la formation continue aux indicateurs de traite afin que les services compétents puissent intervenir et enquêter de manière efficace.