La République islamique d’Iran a exécuté plus de 500 personnes depuis le début de l’année, une hausse substantielle par rapport à la même période de 2021, a alerté l’ONG Iran Human Rights (IHR), et ce alors que des manifestants risquent d’être exécutés de façon imminente, selon des médias iraniens.

D’après l’ONG, basée en Norvège, au moins 504 personnes ont été exécutées cette année, “le plus grand nombre d’exécutions au cours des cinq dernières années”, selon le directeur d’IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, cité par le média iranien d’opposition Radio Farda. Comparativement, “333 personnes ont été exécutées sur la même période de 2021”, indique le média, ce qui représente une hausse de plus 51 % sur un an.

Une arme contre la contestation

Parmi les centaines de personnes ayant été exécutés en 2022, 4 hommes l’ont été dimanche 4 décembre à la prison Rajaï Shahr pour “collaboration avec les services de renseignements israéliens”. “Ces individus ont été condamnés à mort sans procédure régulière ni procès équitable […]. Ces exécutions visent à instiller la peur dans la société et à détourner l’attention des échecs” du pouvoir, a déploré Mahmood Amiry-Moghaddam.

Ce recours accru à la peine de mort inquiète plus d’un observateur alors que l’Iran est en proie à un mouvement de contestation sans précédent depuis la révolution islamique de 1979. La répression a fait jusqu’ici 448 morts, dont 60 mineurs, selon IHR, tandis que plus de 15 000 personnes ont été arrêtées, d’après l’Organisation des Nations unies.

Au moins 6 détenus ont été condamnés à mort, d’après les médias locaux. Cité par le journal réformateur Shargh, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, a récemment averti que ces peines seront “bientôt mises en application”.