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La Suisse se penche sur un «Smic» supérieur à 3.000 euros

A l'initiative de deux syndicats suisses, le pays pourrait se doter d'un salaire minimum de 4.000 francs suisses, soit l'équivalent de 3.240 euros. Un record mondial...

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Les Suisses doivent se prononcer le 18 mai sur l’instauration d’un salaire minimum de 4.000 francs suisses.

Par Les Echos

Publié le 25 avr. 2014 à 14:28

Le 18 mai, les Suisses se prononceront par référendum sur l'instauration d'un salaire minimum représentant 3.240 euros, atteignant la barre symbolique des 4.000 francs suisses. Palier au-dessus duquel le distributeur allemand Lidl a fait passer la rémunération de tous ses employés helvétiques en septembre 2013. Un accord salarial considéré comme réussi par les leaders syndicaux qui y voient une justification pour l'instauration d'un salaire minimum à l'échelle du pays.

Cette initiative des deux syndicats USS et Unia permettrait ainsi à 330.000 travailleurs de voir leur salaire augmenter, soit environ 9 % d'entre eux. « La richesse de la Suisse est l'œuvre de tous et de toutes. Mais elle est injustement répartie », résume l'Union suisse des syndicats qui espère ainsi donner davantage de pouvoir d'achat, créer de nouveaux emplois et offrir « plus de dignité au travail ».

De nombreux opposants

Le projet est loin de séduire tous les Suisses, loin s’en faut. Un récent sondage, réalisé par l’institut gfs.bern pour la société de radiotélévision SRG SSR, révèle que 52 % des citoyens suisses sont contre cette initiative, seuls 40 % se sont prononcés pour. La tradition suisse veut que les salaires soient négociés par le biais de conventions collectives de travail. Celles-ci permettent aux entreprises et aux partenaires sociaux de prendre des dispositions salariales localisées.

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De nombreux opposants à ce salaire minimum voient d’un mauvais œil l’intervention de l’Etat dans le domaine. D’autres, comme le syndicat Employés suisses, prônent le dialogue social comme unique solution à l’amélioration des salaires et de la situation de l’emploi. Arguant qu’il est complexe d’établir un salaire minimum adéquat pour l’ensemble des branches économiques et qu’une telle initiative menace l’emploi. Point de vue partagé par le Conseil fédéral, organe exécutif de la Confédération suisse, qui juge que ce salaire minimum serait excluant pour les jeunes et les personnes peu qualifiées présents sur le marché du travail.

Un niveau salarial à relativiser

Le salaire minimum envisagé par la Suisse a de quoi faire pâlir son équivalent français que Pierre Gattaz, le patron du Medef, a proposé récemment de revoir à la baisse pour certains travailleurs. Les 4.000 francs suisses dont bénéficieraient les travailleurs helvétiques représentent environ 2,25 fois le Smic français, actuellement valorisé à 1.445,38 euros bruts par mois (1.133,82 euros nets).

Un rapport qui peut surprendre mais que la consultation des salaires médians fait relativiser. D'après l'Office fédéral de la statistique suisse, le salaire médian suisse s'élève à près de 5.000 euros par mois, contre 1.712 euros nets en France, selon son dernier niveau connu. Les salaires minimum bruts français et suisse représentent l'un comme l'autre environ deux tiers du salaire médian de leurs pays respectifs.

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