Contre le chômage des jeunes, Gérard Mestrallet en appelle aux entreprises
Le PDG de GDF-Suez, dans un rapport sur l’emploi des jeunes remis au président de la République, appelle les entreprises à "inventer de nouvelles solutions en faveur de l’emploi".
Quelques pistes traînent dans les cartons depuis des années, d’autres décoiffent et n’ont aucune chance d’être retenues, plusieurs font appel aux finances publiques, ce qui n’est pas très tendance ! Mais la plupart des 150 propositions formulées par Gérard Mestrallet dans le rapport en faveur de l’emploi qu’il a remis le 25 avril au président de la République, ont le mérite de refléter les suggestions des presque 5000 entreprises du réseau de la Fondation agir contre l’exclusion (Face) que préside le PDG de GDF-Suez. Des pistes venues du terrain, en quelque sorte.
Tonalité générale du rapport : inscrire ces propositions dans le cadre du pacte de responsabilité, appeler les entreprises à leur responsabilité sociale (RSE) pour qu’elles s’engagent en faveur de l’emploi, notamment des jeunes, en inventant "de nouvelles solutions, qui aillent au-delà du recrutement".
Le rapport demande par exemple aux entreprises de se mobiliser en faveur des chômeurs, au titre de leur politique de RSE. Celles qui disposent d’un centre de formation interne pourraient y accueillir des demandeurs d’emploi, même sans contrat de travail avec eux. Les entreprises pourraient aussi professionnaliser la formation des jeunes en contrats d’avenir, en leur proposant une expérience complémentaire en entreprise. Un dispositif fiscal du type crédit impôt recherche encouragerait les employeurs à mener des expérimentations sociales. Un grand chapitre est consacré à la gouvernance des entreprises, leur politique RSE, le rôle des ressources humaines, et propose d’intégrer la performance sociale dans les résultats de l’entreprise.
Rapprocher l’école de l’entreprise, une fois de plus
Dada de nombreux chefs d’entreprise, le rapprochement entre l’école et l’entreprise est décliné ici en dix-neuf propositions, dont certaines devraient faire bondir les enseignants. Installer une représentation des entreprises à tous les niveaux du système éducatif, par exemple. Gérard Mestrallet aimerait aussi envoyer en stage tous les futurs enseignants, initier les écoliers à la création d’entreprise, et diffuser des kits d’animation sur les métiers (énergie, banque, tourisme, etc.) aux élèves du primaire, pour les occuper dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires. Le PDG sait le sujet sensible, et propose que ces kits soient élaborés avec l’Education nationale, tandis que la représentation des entreprises dans le système éducatif serait confiée à des regroupements d’entreprises socialement engagées.
Point plus consensuel, le rapport suggère quelques pistes techniques pour booster l’alternance, considérée comme un excellent levier d’insertion des jeunes : faciliter les parcours longs, renforcer les aides au recrutement d’alternants en CDI, encourager les entreprises à recruter en alternance des chômeurs de longue durée ou des personnes handicapées en les comptant pour deux (ce qui permettrait d’atteindre le quota de 4% d’alternants). Il se penche aussi sur les moyens d’accélérer la mixité des métiers et sur les dynamiques territoriales des politiques de l’emploi, qui pourraient être encouragées en simplifiant les structures (missions locales, maisons de l’emploi, écoles de la seconde chance) et en les regroupant au niveau de la région.
Un plaidoyer en faveur de l’engagement des entreprises qui, finalement, repose beaucoup aussi sur des modifications législatives !
Cécile Maillard
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Tous les champs sont obligatoires
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