Le constat fait froid dans le dos : “En moyenne, une personne meurt aux États-Unis d’une overdose au fentanyl toutes les sept minutes”, rapporte le Washington Post dans le premier volet de son enquête tentaculaire portant sur la crise des opioïdes, qui continue de faire des ravages outre-Atlantique.

Dans ce premier volet, le quotidien de la capitale fédérale américaine multiplie les statistiques effrayantes, indiquant que “107 622 personnes sont mortes d’overdose aux États-Unis en 2021, et [que] le fentanyl a été la cause des deux tiers de ces morts”. Ou encore : le nombre d’Américains morts à cause de cette drogue “a bondi de 94 % depuis 2019”.

Première cause de mortalité

Pour donner à ses lecteurs un ordre de grandeur, le journal souligne également que “le nombre de victimes du fentanyl aux États-Unis est plus élevé que celui causé par les accidents de la route, par les suicides ou même par les armes à feu”.

Dans le troisième volet titré “Pourquoi le fentanyl est une drogue si dangereuse”, le quotidien américain explique que le fentanyl est un médicament antidouleur qui a été développé il y a une soixantaine d’années et qui est désormais au cœur de la plus meurtrière épidémie de toxicomanie de l’histoire des États-Unis.

Le fentanyl est actuellement la première cause de mortalité des Américains âgés de 18 à 49 ans, rappelle le journal.

“Il y a plus d’Américains morts d’overdose aux opioïdes que de soldats américains tués durant les guerres du Vietnam, d’Irak et d’Afghanistan combinées.”

Les cartels mexicains à la manœuvre

Le trafic de fentanyl a véritablement explosé quand la DEA [Drug Enforcement Agency, l’agence antidrogue américaine] a tenté de mettre de l’ordre dans les excès de l’industrie des opioïdes aux États-Unis.

Des millions d’Américains qui étaient “devenus accros aux médicaments opiacés se sont alors retrouvés en manque”. Les cartels mexicains ont “comblé ce vide, et des laboratoires clandestins se sont montés pour répondre à la demande du marché nord-américain”.

Le fentanyl est cinquante fois plus puissant que l’héroïne, poursuit le journal, et si compact qu’il est bien plus facile à transporter pour les trafiquants de drogue.

Cette drogue de synthèse est si puissante que “l’équivalent d’une année de fourniture de fentanyl pour satisfaire le besoin du marché nord-américain peut tenir dans le coffre de deux pick-ups”, avance notamment le Washington Post.