Italie : Berlusconi suscite la polémique en promettant un «car de prostituées» pour motiver des footballeurs

    Si les médias ont évoqué « une sortie malheureuse », la phrase de l’ancien Premier ministre, embourbé dans plusieurs affaires dont une concernant des soirées libertines, passe mal chez une partie de la classe politique italienne.

    Silvio Berlusconi est propriétaire du club de foot lombard Monza, actuellement en première division italienne. Icon Sport/Fabrizio Corradetti
    Silvio Berlusconi est propriétaire du club de foot lombard Monza, actuellement en première division italienne. Icon Sport/Fabrizio Corradetti

      S’il a suscité un fou rire général parmi son audience du soir, Silvio Berlusconi a agacé une grande partie des Italiens avec son dernier dérapage. Le sulfureux homme politique, président du club de football de Monza, a assuré lors d’un repas de noël avoir motivé ses joueurs en leur promettant d’amener « dans le vestiaire » un « car de p… es », selon une vidéo largement diffusée mercredi par les médias italiens.

      L’ancien Premier ministre et actuel président du parti Forza Italia, âgé de 86 ans, a tenu ces propos, qualifiés de « malheureux » par de nombreux médias, lors du dîner de Noël du club organisé mardi soir, selon l’agence italienne Ansa.

      Micro à la main, Silvio Berlusconi se réjouit notamment d’avoir choisi en septembre un nouvel entraîneur « bon, sympathique, gentil et capable de motiver nos joueurs ». « Moi, j’y ai ajouté une motivation supplémentaire, parce que j’ai dit aux joueurs : la Juventus, l’AC Milan, etc., arrivent maintenant et si vous gagnez contre une de ces grandes équipes, je vous amène dans le vestiaire un car de p… es », y lance-t-il, sous les rires de l’assemblée.

      La Gazzetta dello Sport a regretté une « sortie malheureuse ». La Repubblica a remarqué que cet extrait n’a pas été diffusé sur le compte Twitter de Berlusconi où il a posté des vidéos de cette soirée avec les joueurs, les dirigeants du club et les sponsors.

      Ces propos ont suscité des réactions dans le pays : « Nous demandons à la présidente du Conseil Giorgia Meloni, la première femme présidente du Conseil, ce qu’elle pense des mots honteux » de Silvio Berlusconi, a lancé dans la Chambre des députés Emma Pavanelli, députée du mouvement Cinq étoiles.

      « Ce n’est pas acceptable »

      Laura Boldrini, ex-présidente de la Chambre des députés, classée à gauche, a dénoncé sur Twitter des « paroles indignes, encore plus ignobles quand elles sont prononcées par un sénateur de la République et un chef de parti ». « Ce n’est plus acceptable, le eh, ça va, c’était seulement une blague… », a réagi pour sa part Mari Casalucci, membre du mouvement trans/féministe « Non Una Di Meno ». « Ce qu’a dit Berlusconi est une phrase violente, inacceptable et il serait nécessaire qu’il fasse un acte de réparation », selon cette activiste.

      Contacté par l’AFP, le club de Monza a confirmé qu’une délégation de joueurs a participé à ce dîner mais n’a fait aucun commentaire sur les propos polémiques du patron.

      L’ancien Premier ministre reste associé en Italie mais aussi à l’étranger au « Rubygate », affaire de soirées libertines organisées par Silvio Berlusconi avec des jeunes filles parfois mineures. Il a été acquitté de prostitution de mineure, mais reste en procès pour subornation de témoin dans cette affaire.

      Monza, racheté en 2018 par l’ancien président de l’AC Milan, dispute la toute première saison de son histoire en Serie A (1re division). Le club lombard est actuellement quatorzième, après des débuts difficiles et un changement d’entraîneur en septembre.