Crise politique au Pérou: l'état d'urgence décrété sur l'ensemble du territoire
Après une première indiscrétion du ministre péruvien de la Défense, le gouvernement a finalement officialisé ce mercredi 14 décembre la déclaration de l'état d'urgence dans tout le Pérou, et pas seulement le sud. L'état d'urgence a été déclaré pour trente jours, en réponse aux manifestants qui exigent la libération du président déchu Pedro Castillo, la dissolution du Congrès et l'organisation d'élections générales anticipées.
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Avec notre correspondant dans la région, Éric Samson
« Les faits de violence et de vandalisme, les routes bloquées sont des actes qui obligent à une réponse ferme et autoritaire », a précisé le ministre de la Défense, Luis Alberto Otárola Peñaranda.
Concrètement, le droit de réunion est suspendu, ainsi que la liberté de circulation et l'inviolabilité des domiciles. Le gouvernement évalue maintenant la possibilité d'instaurer un couvre-feu.
Durant l'état d'urgence, les forces armées aideront la police à maintenir l'ordre interne dans tout le pays, ce qui fait craindre à beaucoup une répression accrue des manifestations qui ont provoqué la fermeture des aéroports de Cuzco, Puno, Arequipa et Apurímac, et celle des trains vers la citadelle de Machu Picchu.
Plusieurs régions dans le sud du Pérou étaient déjà concernées par la mesure. Cela a permis, par exemple, de déployer des militaires dans la ville d’Arequipa. L’un des objectifs est de lever les blocages routiers. Il y en a plusieurs dizaines dans le pays. Des passagers et des camions de marchandises sont sur les routes depuis parfois plus de quatre jours.
Cette démonstration de force contraste, cela dit, avec l'attitude de la présidente Dina Boluarte, qui n'arrête pas de céder face aux pressions de la rue. Elle a encore appelé au calme mercredi : « Pour nous mettre d’accord, il n’y a pas d’autres moyens que le dialogue ».
Après avoir brièvement caressé l'espoir de se maintenir au pouvoir jusqu'en juillet 2026, elle propose donc d’avancer les élections à décembre 2023 et non plus avril 2024, comme précédemment annoncé.
Mais le projet de loi doit encore être approuvé par le congrès. Et selon Mme Boluarte, il serait impossible d'aller plus vite au vu des délais légaux de dépôt de candidatures et de durée de campagnes électorales. Pas sûr que cela soit suffisant pour calmer ses opposants.
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