Dominique Strauss-Kahn visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale
Les activités de conseil exercées depuis le Maroc par Dominique Strauss-Kahn font l'objet d'une enquête préliminaire, a indiqué ce mercredi le parquet national financier. Mais l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) se défend de toute infraction.
Par Les Echos
Une enquête préliminaire visant les activités de conseil exercées par l'ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn depuis le Maroc a été ouverte pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, a indiqué mercredi le parquet national financier (PNF), confirmant une information du « Monde ».
Selon une source judiciaire, dans le cadre de cette enquête, confiée au Service d'enquêtes judiciaires des finances (SEJF), Dominique Strauss-Kahn a été entendu sous le régime de la garde à vue à la fin de l'été. « L'administration fiscale a demandé un rendez-vous à mon client et il ne s'est rien passé depuis », a déclaré à l'AFP Jean Veil, l'avocat de DSK.
Lire aussi :
« J'en déduis que l'administration a été convaincue qu'effectivement il était un résident fiscal marocain. Pour moi, c'était un dossier qui était clos. Quand il vient à Paris, c'est moins de six mois, il n'a pas d'enfant à Paris, son travail n'est pas en France, je ne vois pas les éléments qui permettent de justifier le fait que sa fiscalité serait fautive », a ajouté l'avocat de DSK.
« Je suis résident fiscal au Maroc », se défend DSK
En octobre 2021, DSK s'était défendu sur Twitter. « Je suis résident fiscal marocain depuis 2013 et […] j'y paye mes impôts à hauteur de 23,8 % de mes bénéfices, soit 812.000 euros pour les années 2018, 2019 et 2020 », avait-il écrit.
Les activités de conférencier et de consultant de Dominique Strauss-Kahn ont été épinglées en octobre 2021 dans le cadre des « Pandora Papers », une enquête à laquelle avaient collaboré environ 600 journalistes réunis au sein du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ).
Lire aussi :
Parmi les quelque 11,9 millions de documents provenant de quatorze sociétés de services financiers étudiés, l'émission « Cash Investigation » - diffusée l'an dernier sur France 2 - s'est penchée sur des éléments comptables de la société Parnasse International, créée en ma 2013 par celui qui a aussi été entre 1997 et 1999 ministre français de l'Economie, de Finances et de l'Industrie.
La société Parnasse International est établie dans une zone franche du Maroc, la Casablanca Finance City (CFC), ce qui lui a permis une exonération totale d'impôt sur les sociétés pendant cinq ans puis d'un plafonnement à 8,75 % par la suite, selon « Cash Investigation ».
Deux sociétés de conseil
L'enquête de « Cash Investigation » pointait également la création de Parnasse Global Limited en avril 2018 aux Emirats arabes unis. Dans ce pays où il n'y a pas de registre public des entreprises, l'entreprise de DSK ne paie aucun impôt.
Ces deux sociétés reçoivent les honoraires de DSK pour les conférences qu'il donne dans le monde entier et ses conseils aux entreprises et aux dirigeants. En février, le PNF a ouvert une autre enquête pour blanchiment de fraude fiscale à la suite des révélations des « Pandora Papers », visant l'ex-Premier ministre tchèque et milliardaire Andrej Babis.
Source AFP
Les Echos