Rouen. Cette association fait pousser son jardin sur une ancienne friche de la SNCF

L'association Les Bleu-es de la Friche fait partie des nouveaux porteurs de projets d'agriculture urbaine à Rouen. Ils cultivent dans des jardinières installées au Quartier Libre.

Installé au sein du Quartier Libre de Rouen (Seine-Maritime), les Bleu-es de la Friche ont créé un jardin partagé sur un terrain de près de 500 m².
Installé au sein du Quartier Libre de Rouen (Seine-Maritime), les Bleu-es de la Friche ont créé un jardin partagé sur un terrain de près de 500 m². (©Virgile Thersiquel)
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À Rouen (Seine-Maritime), Les Bleu-es de la Friche mettent leur pierre à l’édifice de la transition avec la conception d’un jardin en plein cœur du site du Quartier Libre. L’Atelier Lucien a mis à disposition gratuitement près de 500 m² de terrain sur l’ancienne friche SNCF qu’il occupe sur la rive gauche pour permettre à cette association de mettre à bien son projet de lien social et d’agriculture urbaine.

Les travaux ont débuté en mars 2022, et les premières jardinières sont opérationnelles depuis l’été. « On a une dizaine de jardiniers, indique Julia, la présidente de l’association. L’objectif est d’avoir 39 parcelles pour environ une cinquantaine de jardiniers. » Le tout avec des visées pédagogiques et vivrières.

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Des pratiques raisonnées

Les premiers membres des Bleu-es de la Friche étaient pour la plupart d’anciens bénévoles de la Friche Lucien. « Quand il y a eu un changement de statut vers celui de société coopérative, on a souhaité être toujours partie prenante du projet, c’est pourquoi on a monté l’association », explique Luigi, membre du bureau. 

Ils étaient une vingtaine au départ et sont près de 40 aujourd’hui. Les parcelles du jardin sont constituées dans des jardinières. « On est hors-sol, parce que le terrain est complètement pollué, détaille Julia. Ces parcelles sont faites avec de la terre locale, de la terre végétale et du terreau Unilin. »

L’utilisation de produits phytosanitaires est interdite. L’association ne demande pas pour autant des pratiques axée sur le bio, mais plutôt raisonnée. « On récupère le moindre matériel. On a un compost alimenté par les jardiniers et les cuisines du Quartier Libre. On est en train de voir pour récupérer des graines et pourquoi pas les partager l’année prochaine. On pratique aussi l’arrosage raisonnée et l’on utilise un système d’oyas*. »

30 à 45 euros l’année et des légumes à foison

La première parcelle était « celle de l’association, gérée par un peu tout le monde ». Les autres, dont une jardinière – et à termes deux – accessible PMR, sont exploitées de manière individuelle ou en petit groupe. « Chaque adhèrent loue sa jardinière un euro du mètre carré, détaille Luigi. Cela fait 30 ou 45 euros l’année. Une jardinière nous coute 440 euros à construire, donc sur 10 ans ça auto-suffit à la fabrication.« 

L’association fonctionne uniquement avec des bénévoles issus de milieux et d’âges très différents. Outre les légumes, ils ont à cœur de cultiver l’entraide et le lien. « Lors des départs en vacances chacun s’entraide, souligne Julia. On arrose pour les autres quand il y a besoin. On fait des moments conviviaux, des petits gouters, des rencontres. Et si quelqu’un a trop de récoltes, on se partage les choses. »

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Et apparemment, ces parcelles sont « hyper productives ». « On a des tomates a plus savoir qu’en faire, des courgettes que j’ai distribué à tour de bras cet été. Des blettes, des courges, de l’aromatique, beaucoup de choses… »

Une subvention pour l’agriculture urbaine

Sans le concours à Métropole nourricière, un dispositif d’aide aux projets d’agriculture urbaine, duquel l’association a été deux fois lauréate, ce jardin n’aurait probablement pas vu le jour. « La première subvention de 15 000 euros nous a permis d’acheter tout le matériel pour construire les jardinières, la serre, souligne Julia. La deuxième va nous permettre de construire un espace pédagogique. »

Cela permet aussi à l’association d’utiliser ses fonds propres pour développer ses activités et ses animations. L’appel à projet est aussi un espace pour créer des connexions avec d’autres porteurs de projet. « C’est chouette de se dire que sur deux années, il y a eu une cinquantaine de lauréats, se réjouit Luigi. On aimerait bien faire des projets avec d’autres lauréats ou organiser des rencontres autour du jardin. » De quoi donner envie à d’autres d’essaimer ce genre d’initiative.

Plus d’information sur le site du jardin des Bleu-es.

*Pots en céramique micro-poreuse que l’on enterre près des plantes et que l’on remplit d’eau. Ils diffusent lentement et naturellement l’humidité nécessaire aux plantes.

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