D’après le rapport "les violences conjugales enregistrées par les services de sécurité en 2021" publié jeudi 15 décembre 2022 par le service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI) en 2021, 208 000 victimes de violences conjugales ont été enregistrées. Soit une augmentation de 21% par rapport à 2020.

Ces signalements ont pratiquement doublé depuis 2016.

Les violences les plus enregistrées sont les violences physiques 

En majorité, les violences les plus dénoncées sont les violences physiques, elles représentent 66% des victimes. D'ailleurs, celles-ci "progressent" en moyenne de 13% par an.

Le rapport indique également que près d’un tiers des victimes de violences conjugales ont subi une violence verbale ou psychologique. Ces dernières sont le type de violence qui a le plus augmenté entre 2020 et 2021, avec une progression de plus de 35 % par rapport à l'année dernière. Elles comprennent : menaces (14 %), harcèlement moral (11 %), atteintes à la vie privée (4 %) ou injures et diffamations (1 %).

Tandis que les violences sexuelles représentent 4 % des victimes (dans 85 % des cas, il s’agit alors d’un viol ou d’une tentative de viol). En deux ans, le nombre de victimes enregistrées par la police ou la gendarmerie pour ces faits a été multiplié par 1,7.

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Qui sont les victimes et les auteurs de violences conjugales ? 

Ce sont les femmes qui, sans surprise, en sont le plus victime (87%). La moitié des survivantes ont entre 25 et 39 ans. Les hommes représentent, eux, 89% des mis en cause, en majorité des ex-conjoints selon l'enquête Genese 2021."C’est quasiment toujours le cas concernant le harcèlement sexuel ou moral (respectivement 96 et 86 % des cas), de 80 % des violences sexuelles et des deux tiers des violences physiques", note le rapport du ministère.

Par ailleurs, 83% des auteurs de violences conjugales sont français. Les départements français les plus touchés par les violences conjugales sont la Guyane, la Seine-Saint-Denis, le Nord, la Réunion, le Pas-de-Calais et le Lot-et-Garonne.

La hausse des enregistrements expliquée par une évolution de la société

Si les chiffres sont en hausse chaque année, le rapport les nuance en expliquant que cette évolution s'est produite dans "un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie". Le ministère de l'Intérieur note qu'il y a, notamment depuis le mouvement #MeToo, une "sensibilisation de plus en plus forte de la société au phénomène des violences conjugales".

Le rapport met également en avant le Grenelle des violences conjugales organisé par le gouvernement Macron en 2019. Selon le texte, il aurait encouragé les victimes à porter plainte. Pourtant, il reste une défiance envers les forces de l'ordre par rapport aux violences conjugales puisqu'il est aussi constaté que les victimes signalent "rarement aux services de sécurité les faits qu’elles ont subis".

Le SSMI ajoute que, selon l’enquête de victimation Genese, "moins d’une victime de violences conjugales sur quatre a porté plainte en 2020".

Concernant les féminicides, le rapport indique que l’étude réalisée par la délégation aux victimes (DAV) du ministère de l’intérieur en recense 143 en 2021. À date du vendredi 16 décembre 2022, le collectif NousToutes, lui, comptabilisait 126 femmes tuées depuis le début de l’année.