RecrudescenceLe changement climatique rend l’épidémie de choléra quasiment incontrôlable

Choléra : Le changement climatique rend l’épidémie quasiment incontrôlable, d’après l’OMS

RecrudescenceLe stock mondial de vaccins constitué pour faire face aux urgences est quasiment épuisé et les 36 millions de doses fabriquées chaque année sont déjà allouées
Peter Moberger, de Médecins Sans Frontières, examine un enfant atteint du choléra à l'hôpital de Médecins Sans Frontières près du village de Marere dans le sud de la Somalie, mardi 28 novembre 2006
Peter Moberger, de Médecins Sans Frontières, examine un enfant atteint du choléra à l'hôpital de Médecins Sans Frontières près du village de Marere dans le sud de la Somalie, mardi 28 novembre 2006 - KAREL PRINSLOO/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Vendredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte de l’explosion de l’épidémie de choléra dans le monde. D’autant plus que, d’après les épidémiologistes, le changement climatique exacerbe cette « maladie de la pauvreté ». Or, une pénurie de vaccins vient compliqué le tout, rendant la situation sans précédent depuis plusieurs décennies.

« La carte est presque rouge partout », a déclaré le docteur Philippe Barboza. Actuellement, les autorités sanitaires nationales et les agences de l’ONU combattent cette « maladie de la pauvreté » dans 29 pays, a expliqué le docteur Philippe Barboza, responsable à l’OMS de la lutte contre ce fléau lié au manque d’accès à de l’eau potable et à des installations sanitaires adéquates. Parmi les pays les plus touchés, on retrouve Haïti, le Pakistan, le Liban, ou encore la Syrie, le Kenya, l’Ethiopie et le Malawi.

« Si nous ne contrôlons pas l’épidémie maintenant, la situation va empirer »

« Si nous ne contrôlons pas l’épidémie maintenant, la situation va empirer », a-t-il insisté. En Haïti, où il y a seulement quelques semaines on se réjouissait de n’avoir eu aucun cas en trois ans, la situation s’est très rapidement dégradée. La maladie y a déjà fait plus de 280 morts. Le pays a reçu 1,2 million de doses du vaccin oral contre le choléra, et la campagne de vaccination doit débuter dans les jours prochains.

Mais le stock mondial de vaccins constitué pour faire face aux urgences est quasiment épuisé et les 36 millions de doses fabriquées chaque année sont déjà allouées. Faute d’un nombre suffisant de laboratoires, seulement environ 2,5 millions de doses sont fabriquées chaque mois. Il faudra, selon le spécialiste, plusieurs années avant de pouvoir augmenter sensiblement les capacités.



« La lutte contre le choléra n’est pas perdue »

« Les facteurs à l’origine du choléra sont toujours les mêmes », a rappelé Philippe Barboza. « Mais cette année, nous avons un facteur encore plus important : l’impact direct du changement climatique, avec une succession de sécheresses majeures, des inondations sans précédent dans certaines parties du monde, et des cyclones qui ont amplifié la plupart de ces épidémies », a ajouté l’épidémiologiste.

Le responsable de l’OMS a souligné que le taux de mortalité pour l’actuelle épidémie est extrêmement élevé. « Il n’est pas acceptable au XXIe siècle que des gens meurent d’une maladie très connue et très facile à traiter », s’indigne le docteur Barboza.

Bien que le choléra puisse tuer en quelques heures, il peut être traité par une simple réhydratation et des antibiotiques pour les cas plus graves. Mais de nombreuses personnes n’ont pas accès en temps voulu à un tel traitement. « La lutte contre le choléra n’est pas perdue. Nous pouvons la gagner », a conclu Philippe Barboza.

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