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LFI : le député Alexis Corbière en «radical désaccord» avec la nouvelle direction

Alexis Corbière déplore le manque de «parité sociale» dans la nouvelle direction de LFI dont 18 des 21 membres sont parlementaires. [Alain JOCARD / AFP]

Le député Alexis Corbière, figure historique de la France insoumise, a affirmé ce vendredi 16 décembre être en «radical désaccord» avec la nouvelle direction du parti, qui manque, selon lui, de «consensus».

Turbulences chez les Insoumis. Alors que Manuel Bompart, l’homme de l’ombre caché derrière l’efficacité des campagnes présidentielles de Jean-Luc Mélenchon, devrait être officiellement désigné coordinateur de la France insoumise, Alexis Corbière, une autre figure historique du parti, conteste dans les colonnes du Monde cette nouvelle direction et dénonce un manque de «consensus».

«J’ai un radical désaccord avec le résultat, conséquence d’un processus qui ne joue pas collectif, n’associe pas assez les militants et n’intègre pas les différentes sensibilités de notre mouvement, qui s’incarnent dans certaines personnalités», a avancé Alexis Corbière. «Cela nous empêche d’arriver à un consensus», a-t-il ajouté.

Manque de représentativité des militants 

Déplorant «une situation insatisfaisante», l’élu de Seine-Saint-Denis regrette notamment le manque de «parité sociale» dans cette nouvelle direction dont «18 des 21 membres sont parlementaires». S’il n’est pas candidat à intégrer cette direction et que toute ambition personnelle est donc à écarter, il plaide néanmoins pour la présence de personnalités comme François Ruffin ou Clémentine Autain qui n'ont pas retenus en dépit de leur popularité auprès des militants.

«Il y a dans ce pays une puissante soif de démocratie, et elle existe évidemment aussi dans LFI, pour les militants, ne pas voter tout le temps est une chose, ne jamais voter en est une autre», a martelé le député.

LFI connaît régulièrement, depuis sa création en 2016, des secousses similaires. En cause, le mode de désignation qui ne donne aucune marge de manœuvre aux militants. Alors que les autres partis de la Nupes se sont plongés dans des congrès pour élire leurs nouveaux dirigeants, LFI procède par «consensus» des cadres présents en réunion. Ou, comme le dénonce Clémentine Autain, «par cooptation, ce qui favorise les courtisans et contribue à faire taire la critique». 

Des changements à venir 

Et justement, selon Clémentine Autain, qui «partage en tous points l’analyse d’Alexis Corbière», la désignation de cette nouvelle direction devait «constituer une invitation à reprendre le travail tous ensemble pour sortir par le haut de cette crise» avec «la conviction que c'est en confortant notre unité et notre pluralité que nous serons plus forts».

Même son de cloche pour le député Eric Coquerel, fidèle lieutenant de Jean-Luc Mélenchon, qui plaide pour que «soit représentée dans la direction toute la nuance du mouvement», ne se disant pas contre, à l'avenir, des élections internes.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, il est sorti de sa posture officielle «en retrait» pour balayer les critiques, sur son blog : «Pour se distinguer, autant briller dans l’action et la prise de parole sans se sentir obligé de dénigrer les autres ou de rendre la vie commune impossible par des confidences de presse».

Toutefois, une porte a cependant été laissée ouverte : le groupe à l'Assemblée nationale va pouvoir désigner dans les prochaines semaines des représentants supplémentaires à la coordination de LFI. Cette discussion, et d'éventuelles demandes de remise en chantier de la coordination, devraient notamment être au menu des réunions du bureau du groupe lundi soir et du groupe dans son entier mardi.

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