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Wauquiez, européen à géométrie variable

Laurent Wauquiez n'est pas candidat aux élections européennes, mais il profite de la campagne pour occuper le terrain (livre, tribunes dans la presse) et faire entendre une voix souverainiste. Un changement de pied pour le député, ancien ministre des Affaires européennes, qui n'a pas toujours manifesté une telle hostilité envers l'Union européenne.

Olivier Faye , Mis à jour le
Laurent Wauquiez pratique le changement de pied sur l'Europe.
Laurent Wauquiez pratique le changement de pied sur l'Europe. © Abaca

Laurent Wauquiez a sans doute retenu la leçon de Jacques Chirac, qui l'a lancé en politique. Sur l'Europe, il n'est pas préjudiciable de changer de pied. Après tout, l'ancien maire de Paris a bien été élu à la présidence de la République malgré ses changements de cap sur le sujet, depuis son très eurosceptique appel de Cochin en 1979 jusqu'à sa campagne pour le "oui" au traité de Maastricht en 1992. Wauquiez, qui a été ministre des Affaires européennes de Nicolas Sarkozy pendant huit mois, entre 2010 et 2011, semble suivre la voie tracée par son mentor.

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"La France doit assumer de dire 'non'"

La publication vendredi d'une tribune de défiance envers l'Union européenne dans Le Figaro, cosignée avec le séguiniste Henri Guaino, est le dernier épisode du virage pris par le député sur le sujet. Cette dernière s'intitule "Europe : il est temps de tout changer". A un verbe près du titre de son livre sorti en librairie il y a quelques jours : "Europe : il faut tout changer".

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"L'UE ne marche plus!", se justifie Wauquiez dans une interview au Point. Tranquillement réélu maire du Puy-en-Velay en mars dernier, loin des tambours médiatiques, l'élu de 39 ans profite de la campagne des élections européennes pour occuper le terrain avec une musique souverainiste. De quoi patienter avant la primaire devant désigner en 2016 le candidat UMP à la présidentielle.

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Dans son livre, dont des extraits ont été publiés parLe Point, Laurent Wauquiez propose notamment une réforme choc pour cette Union européenne plongée dans la crise : la réduire à un noyau dur de six pays. Selon lui, il n'existe pour seule alternative à cette proposition que le statu quo absolu. "Il faut refuser très clairement le moindre pas en avant", écrit-il. "Les fédéralistes naïfs sont aujourd'hui les pires ennemis de l'avenir européen. La France doit assumer de dire 'non'." Une position bien éloignée de celle du Laurent Wauquiez critiquant "la crispation égoïste d'une Europe forteresse" dans Le Monde le 26 juin 2011. Il occupait alors le poste de ministre des Affaires européennes. "La France gagne quand elle est sur des positions résolument proeuropéennes", jugeait-il, évoquant son soutien à l'intégration de la Croatie dans l'UE. Bien loin de sa tribune du Figaro publiée vendredi, dans laquelle il s'emporte : "L'élargissement sans fin, ça ne peut plus durer".

Virage sur l'euro

L'euro représente un autre virage à 180 degrés. Dans le texte signé avec Henri Guaino (et avec 37 autres parlementaires UMP), Laurent Wauquiez fustige "la politique monétaire qui fait peser sur l'Europe toute entière le spectre de la déflation et ruine la compétitivité de nos entreprises". Encore une fois, le message se révèle bien différent de celui tenu par le même Wauquiez qui, le 14 janvier 2011, jurait au Monde : "L'euro a été une protection dans la crise. On ne peut confondre la maladie européenne (les déficits et la mauvaise gestion), avec l'euro, qui est le médicament".

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Avec ce virage eurosceptique, le maire du Puy-en-Velay prend le contrepied de l'héritage d'un autre de ses mentors, l'ancien vice-président de la Commission européenne, Jacques Barrot. Interrogé vendredi à propos de Laurent Wauquiez, la tête de liste UMP en Ile-de-France, Alain Lamassoure, a lui déclaré sur RFI : "J'en veux à ceux qui veulent instrumentaliser le débat (…) au profit de leur exposition médiatique personnelle".

Source: leJDD.fr

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