Le phénomène El Niño sera probablement de retour en 2023 et si cela se confirme, son effet va s'additionner à celui du réchauffement climatique.


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    Le Met Office, service météorologique et climatologique national anglais, effectue des prévisions sur la température globale de l'année à venir. En 2023, leurs modèles climatiques estiment qu'elle pourrait être comprise entre +1,08 °C et +1,32 °C au-dessus des niveaux préindustriels, faisant de cette nouvelle année l'une des plus chaudes enregistrées. Il s'agirait dans ce cas de la dixième année consécutive à +1 °C.  

    La hausse des températures a été limitée par La Niña en 2022

    Ces trois dernières années, malgré l'effet du réchauffement climatique, la hausse des températures a été limitée par le phénomène climatique La NiñaLa Niña. Cette dernière est un phénomène naturel qui se produit par phase d'un ou deux ans, très rarement trois années comme c'est le cas actuellement, et qui se caractérise par un refroidissement d'une partie des eaux du Pacifique. Son homologue chaud El NiñoEl Niño est, quant à lui, caractérisé par une eau plus chaude que la moyenne dans cette même zone du Pacifique. Les deux phases se produisent successivement en alternance, parfois entrecoupées d'une phase neutre (avec une température de l'eau dans les moyennes). Ces deux grands phénomènes climatiques influencent la météométéo d'une partie du monde (Amérique du nord et du sud, saison cyclonique dans l'Atlantique, Australie, Afrique, Asie). En Europe, l'impact de La Niña et de El Niño n'est pas encore connu à ce jour.

    On parle d'une « année El Niño » lorsque la température d'une zone précise du Pacifique (ici en rouge) est plus chaude que la moyenne, et l'inverse pour La Niña. © NASA
    On parle d'une « année El Niño » lorsque la température d'une zone précise du Pacifique (ici en rouge) est plus chaude que la moyenne, et l'inverse pour La Niña. © NASA

    El Niño probablement de retour à partir de mai 2023

    Cette anomalieanomalie des températures dans le Pacifique a donc des conséquences importantes : en dehors des sécheresses dans certains pays et des précipitations diluviennes dans d'autres, les « années El Niño » sont généralement plus chaudes que celles marquées par La Niña. Or, après ce « triple La Niña », tous les organismes de prévision météo à long terme, comme le Met Office, envisagent le retour d'El Niño en 2023. Après une phase neutre entre février et avril, El Niño devrait être de retour à partir de mai. Si cela se confirme, 2023 sera très probablement plus chaude que 2022. Précisons qu'on parle ici de la température moyenne globale, et qu'il n'est pas possible d'en déduire quoi que ce soit pour la France.

    Pour certains pays très affectés par La Niña, le retour de son homologue chaud est une bonne nouvelle. La Niña est par exemple bien plus coûteuse que El Niño pour les États-Unis et l'Australie. Certains climatologuesclimatologues pensent qu'après un épisode La Niña aussi durable que celui nous venons de connaître, nous risquons d'assister à un « super El Niño » en 2023, ou 2024, avec une hausse importante des températures mondiales, à laquelle s'ajoutera l'aggravation du réchauffement climatique.

    L'année 2016, avec +1,23 °C comparé aux niveaux préindustriels, reste à ce jour la plus chaude jamais enregistrée dans le monde depuis le début des relevés en 1850. Elle avait été marquée par un épisode El Niño particulièrement fort.