Les représentants de la Chambre continueront à voter jusqu’à ce qu’un « speaker » soit élu. Les républicains, qui se sont emparés de la majorité à la chambre basse aux élections de novembre, ont promis d’user de leur nouveau contre-pouvoir en ouvrant une série d’enquêtes sur le président américain Joe Biden, centrées par exemple sur sa gestion de la pandémie. Mais avant de lancer de telles hostilités, ils doivent à tout prix s’accorder pour élire le président de la Chambre des représentants.
« Il n’a pas d’idéologie »
L’élection du « speaker », le troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, nécessite une majorité de 218 voix. Un seuil que Kevin McCarthy ne parvenait pour le moment pas à atteindre, après deux tours, une vingtaine d’élus trumpistes ayant décidé de jouer les trouble-fêtes.
« Kevin ne croit en rien, il n’a pas d’idéologie », a ainsi taclé Matt Gaetz, turbulent élu de Floride. La candidature de Kevin McCarthy est pourtant largement soutenue au sein de son parti : l’annonce de sa nomination mardi dans l’hémicycle a été reçue par une grande ovation debout dans les rangs républicains. Mais l’élu de Californie est fragilisé par la contre-performance des républicains aux élections de mi-mandat. Bien que sa marge de manœuvre soit réduite, il n’a pour l’instant pas de concurrent crédible. Seul le nom de l’élu de l’Ohio Jim Jordan circule comme possible alternative, sans que ses chances ne semblent sérieuses.
Une aubaine pour Biden
Avec les républicains majoritaires à la Chambre, Joe Biden et les démocrates ne pourront pas faire passer de nouveaux grands projets. Mais avec un Sénat aux mains des démocrates, leurs rivaux non plus.
Se retrancheront-ils dans une opposition systématique ? Il faudrait pour cela qu’ils arrivent à faire bloc, alors que certains de leurs élus ont - comme lors du vote du budget avant Noël - voté avec les démocrates. L’élection du « speaker » sert donc aussi à mesurer leur capacité de nuisance pour le président. Être face à une Chambre hostile pourrait se révéler être une aubaine politique pour Joe Biden, s’il confirme son intention de se représenter en 2024 -- décision qu’il doit annoncer en début d’année.