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Les Français passent 15 minutes de moins par jour devant la télé

La baisse n’épargne en tous les cas aucune cible. 347037322/Nopphon - stock.adobe.com

En dix ans, la consommation TV des ados a baissé de moitié. Les chaînes mettent le cap sur le streaming.

Le dernier Mondial de football l’a encore prouvé. Les grands-messes télévisuelles ne sont pas encore à ranger dans la catégorie des reliques du passé. Tant s’en faut. Mais elles ne doivent pas masquer une autre réalité, moins rose. Si les Français s’entichent, de temps à autre, d’une émission, d’un JT, d’une compétition sportive, ils sont en réalité de plus en plus infidèles au poste.

En 2022, la chute du temps passé quotidiennement à regarder la télévision, amorcée depuis plusieurs années, s’est à nouveau accélérée. Les individus âgés de 4 ans et plus consacrent à présent 3 h 26 en moyenne chaque jour aux programmes télé. En l’espace d’une année, leur attention a fondu de 15 minutes.

Avec l’irruption du Covid et la mise en place de plusieurs confinements, 2021 et 2020 ont constitué deux millésimes atypiques pour le média TV, plébiscité par des citoyens inquiets et largement privés de sorties. La parenthèse «enchantée», durant laquelle la consommation TV avait progressé, vient de prendre fin. En comparant la situation non pas avec 2021, où les chiffres étaient encore dopés par l’effet crise sanitaire, mais avec 2019, période prépandémique, le média opère bien un retour à la normale. Il perd 14 minutes d’attention. En l’espace d’une décennie, l’érosion atteint 25 minutes. À l’époque, les Français passaient quotidiennement 3 h 50 devant la télévision. «Durant la crise sanitaire, les téléspectateurs se sont habitués à diversifier leurs usages, notamment en se tournant vers les plateformes de streaming, comme Netflix ou Disney+. Mais le phénomène d’érosion avait déjà commencé bien avant. Il n’y a pas eu d’effondrement soudain en 2022», indique un expert du marché.

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Raréfaction des jeunes

La baisse n’épargne en tous les cas aucune cible. À commencer par la sacro-sainte «ménagère», ou plutôt la «femme responsable des achats de moins de 50 ans», selon l’expression consacrée. En un an, le temps qu’elle consacre chaque jour aux programmes TV s’est contracté à hauteur de 25 minutes. En une décennie, c’est plus d’un tiers du «temps de cerveau disponible» de cette cible chère aux annonceurs qui s’est volatilisé. Les enfants âgés de 4 à 14 ans sont, eux, en voie de disparition. En 2012, ils restaient scotchés pas moins de 2 h 15 devant le poste du salon. Aujourd’hui, c’est à peine une heure, moitié moins. Les voilà désormais trop occupés à jouer aux jeux vidéo, à envoyer des messages sur Instagram, à suivre leurs youtubeurs préférés ou à faire défiler les vidéos sur TikTok. Les adolescents et les jeunes adultes se raréfient pareillement. Avec une consommation TV qui s’élève désormais à 1 h 25 par jour, contre 2 h 47 il y a 10 ans, là encore la durée a été divisée par deux… Adieu la télévision, bonjour Netflix, Amazon Prime Video, Apple TV+… Même les plus de 50 ans ont réduit de 15 minutes leur temps TV entre 2021 et 2022. Cette cible demeure toutefois une exception culturelle télévisuelle. Elle est en effet la seule à voir sa consommation progresser de 20 minutes en une décennie, à 5 h 23.

Depuis plusieurs années, les diffuseurs tentent de colmater les brèches en intégrant de nouvelles réserves d’audience à la mesure. Il y a eu le replay, qui a permis au média de regagner une dizaine de minutes. Et puis l’audience hors domicile, depuis avril 2020. Malgré tout, le bateau TV continue de prendre l’eau de toutes parts. «Gardons en tête que, avec 3 h 26 quotidiennes, la TV est le premier moyen d’information et de divertissement des Français», tempère un acteur du marché. De plus, face à cette bascule des usages télévisuels, «les groupes audiovisuels ne restent pas inactifs et accélèrent tous dans le streaming, chacun avec leurs spécificités éditoriales», poursuit-il. Il s’agit de faire pivoter le modèle en se «plateformisant». «Aujourd’hui, pour les chaînes de télévision, la partie se joue aussi bien en linéaire qu’à partir de leur plateforme. Le problème, c’est que la mesure d’audience actuelle de Médiamétrie n’étant pas encore unifiée, il est difficile d’avoir une vision complète de la puissance de chaque groupe, en particulier sur le digital», constate Philippe Bailly, le président de NPA Conseil.

Dans son bilan annuel des audiences, M6 met ainsi l’accent sur «6play, dont la couverture ne cesse de progresser, avec 45 millions de personnes passées sur la plateforme en 2022». Du côté de TF1, on revendique «26 millions de catch-uppers mensuels, 1 milliard d’heures de visionnage et 2 milliards de vidéos vues en 2022 sur MYTF1». Le service public, lui, assure que «49 millions de Français font le choix de France Télévisions, sur ses chaînes et ses plateformes à la demande». Les diffuseurs ne se privent pas de communiquer sur leurs audiences digitales. Mais en ordre encore très dispersé.

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25 commentaires
  • AN/NO/BOU

    le

    NORMAL vu les programmes aucun n'est intéressants et surtout marre de la PUB qui de plus en plus envahie ces derniers

  • anonyme

    le

    Les séries américaines actuellement relèvent le niveau de la télévision c’est tout dire
    Il reste CNews on n’y parle pas la langue de bois ça fait le plus grand bien Pour le reste il faut éviter les wokiste gauchistes de France télévision et Arte sans compter les chaines chinoise et arabe bien entendu à fuir

  • Marie PM

    le

    Les ados ne regardent pas la télé chez leurs parents et les jeunes, quand ils ont quitté leurs parents n'ont plus de télé chez eux.
    Ils regardent Netfix ou des films en streaming sur leurs ordinateurs.

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