RACISME - Samuel Umtiti, le défenseur français de Lecce, et son coéquipier zambien Lameck Banda ont été visés par des cris racistes de la part de supporters de la Lazio Rome, lors du match disputé mercredi 4 janvier dans les Pouilles, selon son club et des médias italiens.
L’arbitre de ce match remporté par Lecce (2-1) a été contraint de stopper la rencontre quelques instants en seconde période en raison de cris racistes « venus du secteur visiteur occupé par des supporters de la Lazio », selon l’agence italienne Ansa.
Ces cris visaient alors Umtiti, champion du monde 2018 avec la France prêté depuis l’été dernier à Lecce par le FC Barcelone, mais d’autres avaient été entendus en première période ciblant Banda, selon la même source.
« Il a réagi comme un vrai champion »
Son équipe victorieuse, Umtiti a quitté le terrain en larmes à la fin du match, ovationné par le public de Lecce, selon des médias italiens. « Les cris racistes ont été submergés par ceux d’encouragement. Tout le peuple giallorosso (jaune et rouge, les couleurs de Lecce, NDLR) a commencé à crier un seul nom, Samuel Umtiti », a écrit le club du sud de l’Italie sur son compte Twitter, avec la mention en anglais « laissez le racisme à l’écart » et des photos du défenseur français.
𝑰 𝒄𝒐𝒓𝒊 𝒓𝒂𝒛𝒛𝒊𝒔𝒕𝒊 𝒔𝒐𝒏𝒐 𝒔𝒕𝒂𝒕𝒊 𝑺𝑶𝑴𝑴𝑬𝑹𝑺𝑰 𝒅𝒂 𝒒𝒖𝒆𝒍𝒍𝒊 𝒅'𝒊𝒏𝒄𝒐𝒓𝒂𝒈𝒈𝒊𝒂𝒎𝒆𝒏𝒕𝒐! 𝑻𝒖𝒕𝒕𝒐 𝒊𝒍 𝒑𝒐𝒑𝒐𝒍𝒐 𝒈𝒊𝒂𝒍𝒍𝒐𝒓𝒐𝒔𝒔𝒐 𝒉𝒂 𝒊𝒏𝒊𝒛𝒊𝒂𝒕𝒐 𝒂𝒅 𝒖𝒓𝒍𝒂𝒓𝒆… https://t.co/RqcsNJ2Oqz
— U.S. Lecce (@OfficialUSLecce)
À la fin du match, le président de Lecce, Saverio Sticchi Damiani, a serré Umtiti contre lui, appréciant la réaction du stade Via del Mare. « C’était agréable de voir nos fans chanter le nom d’Umtiti et étouffer ces horribles hurlements. C’était une réponse civile et intelligente », a-t-il déclaré, cité sur le site de la Gazzetta dello Sport.
Samuel Umtiti se toma la revancha en Lecce. Gran partido hoy contra la Lazio, con todo el estadio coreando su nombr… https://t.co/1a34sAlF3P
— Matteo Moretto (@MatteMoretto)
« Quand l’arbitre a interrompu le match, dans l’attente que le speaker ne réclame la fin des cris racistes, Umtiti a demandé que le match reprenne, parce qu’il voulait répondre sur le terrain aux insultes reçues. Il a réagi comme un vrai champion », a-t-il ajouté.
Dans un tweet, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a elle aussi souhaité apporter « tout (son) soutien » au joueur, face à des « injures racistes que nous ne devons jamais cesser, collectivement, de condamner et de combattre avec la plus grande fermeté ». Le compte de l’Équipe de France a fait de même : « Tout notre soutien à Samuel Umtiti et son coéquipier Lameck Banda, victimes d’insupportables chants racistes lors de leur dernier match avec Lecce face à la Lazio Rome. »
Tout mon soutien à Samuel Umtiti et à son coéquipier, victimes d'injures racistes que nous ne devons jamais cesser,… https://t.co/qPicLXt7YH
— Amélie Oudéa-Castéra (@AOC1978)
« Faire taire tous les racistes une fois pour toutes »
Les cris racistes sont un phénomène récurrent dans les stades italiens, notamment de la part de certains supporters de la Lazio réputés, pour une frange d’entre eux, entretenir des liens avec l’histoire fasciste du pays.
En août, le Nigérian Victor Osimhen avait été la cible de cris discriminatoires à Vérone. Après une saison et demie dans des stades à huis clos pour cause de pandémie, les incidents racistes, récurrents en Italie, ont fait leur retour dans les stades la saison dernière. Koulibaly, Osimhen mais aussi Mike Maignan ou Zlatan Ibrahimovic en avaient notamment été victimes.
En soirée, le président de la FIFA Gianni Infantino a fait part de sa « solidarité avec Samuel Umtiti et Lameck Banda ».
« Crions haut et fort : NON AU RACISME ! Que l’énorme majorité des supporters, qui sont des gens bien, se soulève pour faire taire tous les racistes une fois pour toutes ! », a-t-il fait savoir sur Instagram. Sur le même réseau social, Samuel Umtiti lui-même a préféré écarter la polémique, pour ne garder que le positif : « Que du football, du plaisir, de la joie. Le reste ne compte pas », a-t-il écrit.
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