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"Bataclan à l'envers" : Michel Houellebecq répond aux accusations de la Grande Mosquée de Paris
Michel Houellebecq, le 25 avril 2019.
LIONEL BONAVENTURE / AFP

"Bataclan à l'envers" : Michel Houellebecq répond aux accusations de la Grande Mosquée de Paris

Islam

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Dans une tribune au « Point » ce mercredi 4 janvier, Michel Houellebecq a balayé les accusations de la Grande mosquée de Paris, qui a dénoncé la semaine dernière les propos de l'écrivain à l'égard des musulmans parus dans une revue et annoncé son intention de porter plainte.

Michel Houellebecq a rétorqué aux accusations de la Grande Mosquée de Paris, qui a annoncé porter plainte contre lui fin décembre. Dans un communiqué, le recteur de l’institution musulmane, Chems-Eddine Hafiz, a expliqué ses motivations, accusant l’écrivain de se livrer à « une provocation à la haine contre les musulmans » à travers ses propos, tenus lors d'un échange avec Michel Onfray dans la revue Front Populaire.

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« Des gens s'arment. Ils se procurent des fusils, prennent des cours dans les stands de tir. Et ce ne sont pas des têtes brûlées », avait ainsi affirmé Michel Houellebecq avant d'ajouter : « Quand les territoires entiers seront sous contrôle islamique, je pense que des actes de résistance auront lieu. Il y aura des attentats et des fusillades dans des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l'envers ».

« Islamophobe à temps partiel »

Ce mercredi 4 janvier, l'auteur de Soumission et d'Anéantir, a ainsi répondu aux accusations de la Grande Mosquée de Paris dans les colonnes du Point affirmant notamment qu'« il serait curieux d'imaginer que mes prises de position puissent avoir une influence concrète ». « La première fois qu'elle m'avait traduit en justice, il y a déjà vingt ans, j'étais accusé de provocation à la haine raciale. C'était idiot, tout le monde sait que l'islam n'est pas une race, mais une religion à visée universelle », a-t-il écrit dans cette tribune, ajoutant être « cette fois accusé d'islamophobie, ce qui est davantage pertinent. L'islam est une religion qui ne m'inspire guère de considération, dans une certaine mesure je plaide donc coupable ; à condition d'ajouter que je suis un islamophobe à temps partiel », a-t-il confié à l'hebdomadaire.

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Concernant ses propos tenus sur une éventuelle « guerre civile en France », Michel Houellebecq s’est plus longuement justifié, expliquant que « lorsqu'une enclave islamiste se sera créée, encore peuplée par quelques “Gaulois”, et même par quelques juifs très courageux ou très pauvres, alors je pense en effet que des actes de résistance auront lieu – c'est-à-dire des actes terroristes, parce que la résistance c'est ça », a-t-il martelé au Point. Et d'ironiser, en conclusion de sa réponse, qu'il préférerait « écrire un chapitre relatant une fête des voisins se tenant dans un charmant immeuble rénové de la porte de la Chapelle à l'occasion de l'Aïd-el-Kébir. Mais ce n'est pas ce que j'observe ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne