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La France Insoumise

Manuel Bompard prend la tête de La France insoumise, désigné "à l'unanimité" par la direction

Manuel Bompard à Paris le 10 décembre 2022

Manuel Bompard à Paris le 10 décembre 2022 - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Le député des Bouches-du-Rhône devient officiellement coordinateur des insoumis après des semaines de psychodrame interne. Si sa nomination ne devrait pas apaiser les très fortes tensions traversées par le mouvement, l'opposition à la réforme des retraites pourrait ressouder les élus.

La nouvelle était attendue depuis plusieurs semaines mais elle risque de faire grincer des dents en interne. Manuel Bompard, l'un des intimes de Jean-Luc Mélenchon, vient d'être nommé coordinateur de La France insoumise "à l'unanimité" par la direction ce jeudi soir.

Le député des Bouches-du-Rhône, très proche de l'ex candidat à la présidentielle, remplace Adrien Quatennens qui avait démissionné de ses fonctions à la tête du mouvement en septembre après avoir reconnu "une gifle contre son épouse".

"À la limite de l'autoproclamation"

Sa nomination, prévue depuis la mi-décembre, avait poussé plusieurs figures du mouvement, comme Clémentine Autain ou François Ruffin, à faire savoir leur mécontentement, après avoir été évincés de la direction du parti.

Mais au-delà de ces électrons libres, des proches de Jean-Luc Mélenchon avaient également été écartés, à l'instar d'Alexis Corbière. Au sein de la nouvelle direction, on compte toujours de nombreux proches de l'ex-candidat à la présidentielle mais plus jeunes et méconnus du grand public comme Antoine Léaument ou Paul Vannier.

"On est à la limite de l'autoproclamation. C'est grotesque. Le resserrement du mouvement nous fragilise et crée du dégoût en politique", expliquait alors auprès de BFMTV.com la députée Raquel Garrido, elle aussi évincée de la nouvelle direction.

Pour tenter d'apaiser la situation dans un parti qui s'est déchiré sur l'affaire Adrien Quatennens et sa "radiation temporaire" du mouvement après sa condamnation pour violences conjugales, Manuel Bompard annonce ce jeudi le lancement d'un conseil politique le 16 janvier prochain.

Le conseil politique, un échec pour désamorcer la grogne

Si l'instance n'a qu'un rôle consultatif, la manœuvre vise à apaiser les tensions et à réunir largement autour du nouveau coordinateur. Sans grand succès jusqu'ici.

Manuel Bompard avait pourtant bien essayé mardi de convaincre sur BFMTV de sa volonté d"'élargir de la manière la plus large possible" le mouvement. Le parlementaire assurait alors avoir proposé aux personnalités qui n'appartiennent pas à la nouvelle coordination d'intégrer cet organe.

"Ça, c'est faux", réplique la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain sur LCI le lendemain. "D’abord, on ne m’a rien demandé concrètement, et je n’ai absolument pas dit que je voulais aller dans ce conseil politique."

Cap sur les retraites

Dans un communiqué de presse, LFI assure cependant vouloir démocratiser ses processus internes, en misant notamment sur l'ancrage local. Une réponse indirecte aux critiques. La création de "QG dans les départements" ou encore "le financement d'actions locales" vont être lancés.

La France insoumise devrait essayer de resserrer les rangs dans les prochains jours, après l'annonce de la réforme des retraites le 10 janvier prochain contre laquelle elle est vent debout.

Marie-Pierre Bourgeois