En décembre, raconte The New York Times, “l’armée ukrainienne a lancé un programme consistant à utiliser les drones de façon inhabituelle : pour guider les soldats russes qui veulent se rendre”.

D’après le quotidien, ce programme est né “à la fin de novembre, lorsque l’armée ukrainienne a diffusé les images d’un soldat russe jetant son arme à terre, levant les mains, et suivant, non sans nervosité, le chemin dessiné au-dessus de lui par un drone”, qui l’a conduit à des soldats ukrainiens.

Cet épisode non planifié a donné aux Ukrainiens l’idée du programme. Nommé “Je veux vivre”, celui-ci comprend “une hot line téléphonique, un site Internet et une chaîne Telegram, tous prévus pour communiquer avec des soldats russes et leurs familles”.

Un dangereux no man’s land

Depuis le début de la guerre, “Russie et Ukraine mènent des campagnes d’information visant à convaincre les soldats ennemis de se rendre, à coups de pamphlets, de posts sur les réseaux sociaux, de messages radio, de textos et de campagnes télévisées”, rappelle le quotidien.

Se rendre à l’ennemi est pourtant dangereux, “la zone entre les tranchées étant un no man’s land piégeux, truffé de mines, surveillé par des snipers et constamment bombardé”. D’où l’utilité des drones.

Au début de décembre, l’armée ukrainienne a produit une vidéo avec des instructions pour les soldats russes. “La première étape, explique The New York Times, est d’appeler le projet ‘Je veux vivre’ afin de recevoir des instructions et des coordonnées.” La vidéo indique :

“Il est important d’arriver à l’heure au point indiqué et d’attendre l’apparition du quadricoptère ; quand il est là, levez les mains.”

Les “prisonniers” doivent ensuite suivre le drone, qui les guide jusqu’aux positions ukrainiennes.

“Il est trop tôt pour savoir si le programme attirera des déserteurs en nombre”, ajoute le journal états-unien. À la fin de décembre, un porte-parole ukrainien affirmait au New York Times que son pays avait reçu plus de 4 300 demandes d’information directes sur ce programme, chiffre invérifiable. Il déclarait aussi que des désertions avaient déjà eu lieu par ce biais – “plus qu’une poignée”, écrit le journal – sans donner de chiffre.