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Une journaliste de Mediapart refoulée d'une conférence de presse du FN

LIONEL BONAVENTURE/AFP

LE SCAN - Invitée à une conférence du Front national, une journaliste n'a pas pu y accéder suite à des «consignes de la direction», lui a-t-on signifié.

Le Front national a une relation tumultueuse avec les médias. Dernier incident en date: une journaliste de Mediapart n'a pu assister à une conférence de presse du mouvement de Marine Le Pen ce jeudi. Marine Turchi, spécialiste de l'extrême droite, explique pourtant avoir été invitée par Aymeric Chauprade, tête de liste FN aux élections européennes pour la région Ile-de-France.

D'après le témoignage de la journaliste, on lui a fait comprendre que «des consignes» avaient été données par la direction.

Contacté par le Scan, l'entourage de Marine Le Pen ne dément pas mais explique ne pas être au courant. Philippe Martel, chef de cabinet de Marine Le Pen, indique qu'il trouve cela «normal». Il récuse toute atteinte à la liberté de la presse et considère que «ce ne sont pas des journalistes, ce sont des flics. On ne convoque pas la police à nos conférences de presse».

Pendant la campagne présidentielle, en février 2012, Mediapart s'était déjà vu interdire l'accès à des événements organisés par le Front national. «De ce choix, qui viole la liberté de la presse, Mediapart est la première victime qui s'est vu interdire de suivre la ‘convention présidentielle' de Marine Le Pen, ce week-end à Lille», écrivait à l'époque le rédacteur en chef du site.

Le soir du second tour des municipales, un journaliste de L'Express a vécu le même sort à Fréjus pour une conférence de presse du maire fraîchement élu. L'équipe de David Rachline avait barré la route au journaliste qui avait rappelé dans ses articles des moments jugés gênants sur le passé du candidat victorieux. Le frontiste avait alors justifié cela par un «mouvement d'humeur».

Le FN en conflit avec Le Petit journal

Le Petit journal a aussi régulièrement maille à partir avec le service d'ordre du parti de Marine Le Pen. Lors de la campagne municipale par exemple, les équipes de Yann Barthès n'ont pu accéder à une conférence de presse du candidat FN aux municipales d'Avignon. Idem, quelques semaines plus tard, lors d'un discours de Marine Le Pen pour ses voeux à la presse. La présidente du mouvement avait alors expliqué que «certains médias sont dans un combat politique, ils en assument les conséquences».

En décembre 2012, c'est un photographe de l'AFP qui n'avait pas reçu l'aval de la direction du Front national pour assister à une conférence de presse. Il s'était vu refoulé du siège du parti à Nanterre, qui avait fait savoir que les images de Marine Le Pen diffusées par l'agence étaient «laides» et «aberrantes». «Vous vendez des photos d'elle tellement laides qu'elles frisent l'insulte», avait assuré à l'agence de presse la directrice de cabinet de Marine Le Pen.

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