COP 28 : le PDG d'un géant pétrolier émirati présidera la prochaine conférence annuelle sur le climat

Sultan Ahmed al-Jaber, PDG de la compagnie nationale pétrolière des Émirats arabes unis, présidera la prochaine COP 28 qui se tiendra dans ce pays en fin d'année, rapporte Franceinfo. En plus d'être, le chef du géant pétrolier de la Abu Dhabi National Oil Company, il est également ministre de l'Industrie. C'est l'agence de presse officielle WAM qui a officialisé la nouvelle, ce jeudi 12 janvier.

Dans le communiqué publié par WAM, Sultan Ahmed al-Jaber a promis d'"apporter une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions" et a bien précisé qu'il est le "premier PDG à présider une COP".

Défendre l'environnement malgré ses positions

Cette nomination a suscité le scepticisme ou la colère de nombreux experts du climat, raconte Le Monde. Le dirigeant de l'entreprise polluante, utilisant les énergies fossiles, devra faire volte-face, et défendre les énergies renouvelables et négocier des mesures fortes pour lutter contre le dérèglement climatique.

"L'action climatique est une immense opportunité économique d'investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé", a déclaré Sultan Ahmed al-Jaber. Son pays est le sixième émetteur de CO2 (22 tonnes par habitant), mais a toutefois pour objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050.

En 2021, lors de l'ouverture d’une conférence pétrolière en 2021, il avait notamment insisté pour "investir 600 milliards de dollars tous les ans dans le pétrole jusqu’en 2030, pour satisfaire la demande énergétique mondiale", révèle Le Monde.

Une nomination qui fait réagir

"Comment voulez-vous que les enseignants puissent développer chez leurs élèves l’esprit critique et le recul vis-à-vis des fake news, du canular et du second degré, lorsque l’actualité dépasse chaque jour un peu plus l’inventivité du Gorafi ?", a préféré ironisé sur Twitter Magali Reghazza, géographe et spécialiste des inondations.

"C’est incroyable ! Quelle mise en abîme ! Les énergies fossiles ont creusé notre tombe. Nous creusons encore un peu plus ! Comment croire que le défi écologique soit pris au sérieux ! Comment démonétiser un instrument de coordination internationale à ce point ?!", s'est indigné Agnoux Emilie, membre du conseil politique de Place Publique, un mouvement humaniste, écologiste et européen.