Berne: le patron d'un resto accusé de racisme

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Berne«Le patron m’a répondu: «Ici, on ne sert pas les Arabes!»

Quatre clients maghrébins ont porté plainte pour racisme dans un restaurant à la mi-décembre. Le tenancier dément.

Lucas Orellano/apn
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Un restaurant bernois est accusé d’avoir eu une attitude raciste.

Un restaurant bernois est accusé d’avoir eu une attitude raciste. 

Image prétexte/Getty

«Nous voulions boire quelque chose de chaud au bar avant un rendez-vous prévu à 14 h, et c’était déjà 13 h 30. Un homme se présentant comme le responsable du restaurant a fait un geste de la main pour nous renvoyer de son commerce.» Aziz*, un homme d’affaires marocain domicilié dans le canton de Vaud, dit avoir été victime de racisme dans un restaurant bernois, le 15 décembre 2022.

Le quadragénaire était en compagnie de trois de ses compatriotes et d’une avocate vaudoise. «J’ai dit au restaurateur qu’il n’avait pas de motif valable pour ne pas nous servir. Il m’a répondu: «Ici, on ne sert pas les Arabes!» C’est là que mon avocate, Me Florence Aebi, lui a donné sa carte de visite et il est devenu tout rouge», poursuit Aziz. «J’ai beaucoup voyagé. Jamais je ne me suis senti aussi humilié. Je pense que la réaction d’hostilité est liée au fait que ma femme porte le voile», explique Hamid*, partenaire en affaires d’Aziz. Le quatuor de Maghrébins a déposé une plainte.

Le restaurant bernois nie catégoriquement tout racisme. «La raison du refus de ces clients était la fermeture de la cuisine. Il en aurait été de même pour n’importe quel autre client», défend le patron de l’établissement. Selon lui, les plaignants se sont montrés menaçants: «J’ai été obligé d’appeler la police.»

Dans ce contexte de parole contre parole, Aziz estime que «la vidéosurveillance et les témoins de la scène permettront de savoir la vérité».

* Prénoms d’emprunt

Le cadre légal

Un hôtelier-restaurateur a le droit d’interdire l’accès de son établissement à un client pour différentes raisons, notamment à cause d’une mauvaise hygiène ou d’une attitude problématique… Toutefois, une interdiction d’accès en raison de l’appartenance raciale, religieuse ou de l’orientation sexuelle est réprimée par le Code pénal suisse. La sanction peut aller de la peine pécu­niaire à 3 ans de prison. «Il n’y avait aucune raison de nous refuser l’accès à l’établissement», soutient Me Florence Aebi, dans la plainte contre le restaurant.

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