En Espagne: L'offensive anti-IVG de l'extrême droite crée la polémique

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En EspagneL'offensive anti-IVG de l'extrême droite crée la polémique

Le déclenchement d'une offensive contre l'avortement dans la région de Castille-et-León, co-dirigée par l'extrême droite suscitait la polémique vendredi en Espagne.

L'avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985, puis légalisé en 2010, mais il reste un droit semé d'embûches dans ce pays de tradition catholique.

L'avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985, puis légalisé en 2010, mais il reste un droit semé d'embûches dans ce pays de tradition catholique.

AFP

Annoncée jeudi par le gouvernement de Castille-et-León, une région du centre de l'Espagne dirigée par le Parti Populaire (PP, droite) et le parti d'extrême droite Vox, cette initiative présentée comme «pro-vie» comprend plusieurs mesures jugées hostiles au droit à l'IVG. Parmi elles figurent l'accès des parents à l'écoute des battements cardiaques du fœtus dès la sixième semaine de grossesse et la défense des médecins qui refusent de pratiquer des avortements en invoquant leur objection de conscience.

«Il s'agit de mesures pro-vie» et si elles «permettent d'empêcher ne serait-ce qu'un avortement», elles auront «valu la peine», a expliqué le vice-président Vox de Castille-et-León, Juan García-Gallardo, assurant que ces mesures avaient été convenues avec le PP. La Castille-et-León est devenue en avril 2022 la première région espagnole à compter l'extrême droite dans son gouvernement depuis la fin de la dictature de Francisco Franco (1939-1975).

«Le gouvernement doit agir»

Cette polémique autour de l'avortement prend un relief particulier à moins d'un an des élections législatives. Des sondages placent le PP en bonne position pour remporter ce scrutin, prévu pour fin 2023. Mais les conservateurs seraient sans doute contraints de s'allier avec Vox afin d'obtenir une majorité parlementaire leur permettant de gouverner.

«Le gouvernement doit agir contre cette proposition», a insisté vendredi son numéro deux, Mme Nadia Calviño, sur la radio publique RNE, accusant des «policiers de la vertu des femmes» de vouloir ramener le pays aux «temps les plus sombres» de l'histoire de l'Espagne. Face à la polémique, la direction nationale du PP a tenté de prendre ses distances avec ces mesures. Si le parti «n'est pas d'accord, il le dira et il rectifiera les politiques que d'autres veulent imposer», a déclaré, sans plus de précisions, l'un de ses porte-parole, Borja Sémper, sur la chaîne de télévision Antena 3.

Légalisé en 2010

En Espagne, un pays en pointe dans la défense des droits des femmes, le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez a promu plusieurs réformes destinées à renforcer le droit à l'avortement. Les militants opposés à l'IVG coupables de «harcèlement» à l'encontre de femmes afin de tenter de les convaincre de ne pas avorter peuvent désormais être condamnés à des peines de prison.

Le gouvernement a également prévu de renforcer l'accès à l'avortement dans les hôpitaux publics et de permettre aux mineures de 16 ans et 17 ans d'avorter sans autorisation parentale, dans le cadre d'une loi devant bientôt être définitivement votée. L'avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985, puis légalisé en 2010, mais il reste un droit semé d'embûches dans ce pays de tradition catholique.

(AFP)

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