C’est à Djibo, cité sahélienne à 200 km au nord de Ouagadougou, que le Programme alimentaire mondial (PAM) a envoyé son premier hélicoptère Chinook lundi 9 janvier, peu après l’avoir réceptionné à Ouagadougou. Djibo subit le blocus le plus long et le plus intense imposé par des groupes jihadistes au Burkina. Plus de 300 000 personnes y sont prisonnières depuis le 17 février et luttent contre la faim.
D’une capacité de 8 tonnes, ce gros-porteur y a livré 24 tonnes de nourriture en quatre rotations. Puis 28 tonnes mercredi. La dynamique s’enclenchait à peine. 28 tonnes devaient repartir, un deuxième Chinook arrivé lundi se tenait prêt à décoller, et un troisième était attendu à la base de Ouagadougou le 16 janvier. Sauf que «les autorités aériennes ont demandé [mercredi] la suspension immédiate de l’opération en raison d’un manque d’autorisation de vol», indique le PAM à Libération. Précisant que les trois hélicos ont pourtant obtenu ce feu vert le 23 décembre, l’agence onusienne tente «de clarifier» «la raison de cet ordre de suspension».
Trois semaines après l’expulsion de la coordinatrice de l’ONU au Burkina, Barbara Manzi, déclarée «persona non grata», s’agit-il d’un nouvel épisode dans la «crise de confiance» entre l’Etat et