TEMOIGNAGES. "On se rend compte de beaucoup de choses" : la parole aux militants LFI après les diverses polémiques

  • Mathilde Panot
    Mathilde Panot AFP - JULIEN DE ROSA
Publié le , mis à jour

l'essentiel La France insoumise est-elle en crise ? La question se pose après des semaines de turbulences et une lutte de pouvoir à la tête du parti ne fait pas l'unanimité à la base. Parole de militants.

Gilles et Sylvie, militants Insoumis, sont déçus et estiment que les polémiques "ne rendent pas service à LFI". Sylvie regrette que "le linge soit lavé en public", "on se rend compte de beaucoup de choses, je suis dégoûtée, la gauche n’avait pas besoin de ça".

De nombreux militants interrogés pointent du doigt le mode de nomination de Manuel Bompard à la tête du parti : "L’idée n’est pas de se comporter comme certains partis autoritaires", déplore Gilles. Des propos confirmés par Marie, doctorante qui militait depuis 2016 et stoppé son engagement politique au moment de l'affaire Quatennens, "le fonctionnement à la tête est opaque, il n'y a aucun dialogue avec les militants, aucun vote, on ne peut même pas s'encarter"

Valérie est aussi mitigée : "Il n’est pas très clair le Bompard et il ne répond pas aux questions sur ses relations avec Mélenchon". Pour elle, c'est François Ruffin qui peut tirer son épingle du jeu, "à la tête de LFI ce serait bien ça mettrait un grand coup de pied dans la fourmilière". Idem pour Simon : "Ruffin, on ne l’entend pas prendre position sur tout, mais la façon dont il mène son engagement me plaît, c’est l’un des rares à être dans le réel et à rendre ça audible".

Mais le sujet dont tous les militants parlent est la possible scission entre la nouvelle direction et les "écartés". Pour Gilles "ça peut aller très loin". Sylvie, elle, est claire : "Autain, Corbière et les autres, n'attendront pas après Bompard". Marie, qui a eu "le cœur déchiré" par l'affaire Quatennens, juge la scission envisageable et qu'elle serait le seul chemin pour un retour au militantisme. Celle qui a cessé tout engagement depuis les tweets de Jean-Luc Mélenchon en soutien à Adrien Quatennens explique "avoir eu l'impression que l'on s'était foutu de ma gueule en utilisant la cause féministe".

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"Il y a un débat en interne, la parole est libre", estime quant à lui Isamël, jeune militant à Toulouse, "mais ce n’est pas le sujet principal du moment". Les jeunes LFI préparent la mobilisation contre la réforme des retraites et selon lui le parti est sur une "bonne dynamique". "Des personnes sont parties, d'autres sont revenues, nous vivons une crise de croissance... Mais il n'y a pas de problème d'effectif".

Et concernant Jean-Luc Mélenchon, un militant n'hésite à confier, "pour prendre la suite de quelqu’un de charismatique comme lui, ça ne va pas être facile..."

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