La ministre allemande de la défense, Christine Lambrecht, fragilisée par une série de gaffes, a présenté lundi 16 janvier sa démission au chancelier Olaf Scholz. Le nom de son successeur n’est pas encore connu.

« La focalisation des médias sur ma personne pendant des mois ne permet guère d’établir des rapports et des discussions objectifs sur les soldats, la Bundeswehr (l’armée allemande) et les orientations de la politique de sécurité dans l’intérêt des citoyens allemands », déplore Christine Lambrecht dans sa déclaration.

Dans ce contexte, « j’ai demandé aujourd’hui au chancelier de me relever de mes fonctions de ministre de la défense », ajoute-t-elle. Selon elle, « le travail précieux des soldats et des nombreuses personnes motivées doit être au premier plan », alors que l’Allemagne prévoit des investissements de 100 milliards d’euros pour moderniser son armée, à la suite de la guerre en Ukraine.

Enchaînement de bévues

Cette démission intervient au moment où l’Allemagne est de nouveau sous pression pour livrer des chars à l’Ukraine. Une réunion des alliés occidentaux, autour des États-Unis, se tiendra vendredi sur la base américaine de Ramstein. De nouvelles aides à l’Ukraine, envahie par la Russie, devraient être à cette occasion annoncées.

Âgée de 57 ans, Christine Lambrecht, ministre sociale-démocrate de la justice dans le précédent gouvernement de coalition d’Angela Merkel, a enchaîné les bévues depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022.

Elle avait suscité les critiques de Kiev en annonçant l’envoi de 5 000 casques, quand le régime de Volodymyr Zelensky demandait des armes lourdes.

Une vidéo dans laquelle elle présentait ses vœux début janvier lui avait aussi valu railleries et critiques. La ministre y apparaissait dans le centre de Berlin, décoiffée par des bourrasques, en train d’évoquer la guerre en Ukraine entre deux explosions de pétards et de feux d’artifice, particulièrement prisés des Allemands pour fêter la nouvelle année.

« Une guerre fait rage au milieu de l’Europe. J’ai pu en tirer de nombreuses impressions particulières », glissait la ministre au sujet de l’invasion russe, évoquant « beaucoup, beaucoup de rencontres avec des gens intéressants et formidables ». « Pour cela, je dis un grand merci. »