Crédit Mutuel Alliance Fédérale lance le dividende sociétal

Après la MAIF qui annonçait également ce jeudi 5 janvier 2023 la création d'un « dividende écologique », le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui regroupe 14 fédérations de la banque mutualiste, a dévoilé sa stratégie pour « partager sa valeur autrement ». 

L’ambition est forte. Chaque année, 15 % du résultat net consolidé du groupe sera consacré au financement de projets de transformation environnementale et solidaire. « Il sera affecté à la révolution environnementale et solidaire, et sera opérationnel à l'automne prochain », a précisé Nicolas Théry, le président du groupe, lors de la conférence de presse.  

Ce dispositif pourrait représenter deux milliards d'euros à horizon du plan stratégique 2027, d’après la banque mutualiste. Avec 3,5 milliards d'euros de bénéfice net réalisés en 2021, près de 500 millions d'euros pourraient être reversés si les résultats de 2022 sont équivalents.

3 principaux canaux d’investissement

• 50 % du dividende sociétal serait investi entièrement dans un fonds à impact, le Fonds de Révolution Environnementale et Solidaire, entièrement dédié aux financements de projets entrepreneuriaux à impacts environnementaux et sociétaux, sans objectif de rentabilité financière. 

• 35 % de ce dividende sociétal servira « la transformation des pratiques de la banque et de l’assurance ». La banque souhaite ainsi poursuivre sa stratégie de services bancaires et assurantiels plus inclusifs, comme la suppression du questionnaire de santé pour les malades et anciens malades ou de la tarification bonifiée pour les clients fragiles déjà disponibles. 

• Enfin, 15 % de ce dividende soutiendra sa fondation et ses dispositifs de mécénat, en multipliant par dix ses actions, qui passeront de 6 à 60 millions d'euros par an pour accompagner des centaines d'associations localement où le Crédit Mutuel est présent par ses 2 000 caisses.   

Un secteur bancaire et assurantiel en pleine mutation ? 

Une annonce complémentaire à celle de la MAIF qui signe peut-être le début d’une nouvelle ère dans le secteur assurantiel et bancaire, tant décrié par les ONG comme Oxfam France ou Reclaim Finance. 

Ce matin, Pascal Demurger, directeur général du groupe MAIF, et Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel Alliance Fédérale ont publié une tribune commune dans L’Opinion, dans laquelle ils sont revenus sur leurs visions et engagements : 

Imaginez que toutes les grandes entreprises françaises fassent de même ! Cela changerait concrètement les choses. À la responsabilité sociale des entreprises qui peut masquer des mesures cosmétiques, on substituerait une nouvelle « RSE » , celle de la révolution solidaire et environnementale. À la valeur actionnariale, on ajouterait la valeur sociale et écologique. À la tentation du repli, on opposerait l’aventure de la solidarité active. »

La rédaction