Bientôt une appli pour détecter le GHB dans les verres

Une simple application sur les smartphones pourrait bientôt permettre de voir si un verre a été contaminé par la «drogue du viol», le GHB.

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(or)
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Sortir en soirée sans plus jamais s’inquiéter à l’idée qu’un individu malintentionné ait glissé quelque chose dans notre verre. En voilà une perspective plaisante! Et cela pourrait être bientôt une réalité.

En effet, une équipe de scientifique a mis au point une méthode de test, basée sur un changement de couleur de la boisson, pour détecter la présence de GHB. Et ce test pourrait facilement être disponible sur smartphone.

Un changement de couleur

Aussi appelé «drogue du viol», le GHB (gammahydroxybutyrate) est complètement incolore et inodore, et donc indétectable à l’œil nu. Cette molécule aux propriétés sédatives et amnésiantes est souvent liée aux cas d’agressions sexuelles et de viol dans la mesure où elle empêche les victimes de résister, voire les rend inconsciente.

Pour contrer cette arme privilégiée des prédateurs sexuels, des chercheurs de l’université de Bristol ont mis au point une méthode de testing innovante et, surtout, accessible à tous.tes.

Comme ils l’expliquent dans une étude parue dans le Journal of Forensic Sciences, il suffirait d’ajouter un réactif chimique à la boisson (comme de l’hydroxylamine ou du chlorure de fer) et puis de mesurer le niveau de violet que le liquide produit. Une simple application gratuite à télécharger sur notre smartphone serait capable de prendre cette mesure de couleur, et donc de détecter la présence ou non du GHB dans la boisson.

Des tests sur le terrain

L’équipe de Bristol a mené une série de tests concluants sur des échantillons de bières contaminés au GHB. «L’énorme avantage de cette méthode, c’est qu’elle ne nécessite pas d’équipement coûteux de laboratoire pour effectuer le test», souligne Anselmo Procida, l’étudiant en chimie médico-légale qui a mis au point cette technique.

«Les tests peuvent être effectués au besoin, directement sur le terrain, puisque la plupart des gens ont un smartphone et l’emportent partout avec eux. De plus, il ne faut ni formation ni connaissance technique spécifique pour le réaliser.»

Reste que, si tout un chacun pourrait être en mesure de tester son verre, cela signifierait aussi qu’il faudrait jeter la boisson (à moins d’avoir un faible pour les cocktails aux substances chimiques et toxiques…). Le projet d’Anselmo et de son professeur, le Dr Kevin Honeychurch, est donc plutôt destiné à être utilisé par les hôpitaux et la police, et non par les fêtards eux-mêmes. Qu’à cela ne tienne, leur découverte représente déjà un grand pas en vue d’éradiquer ce fléau du monde la nuit.

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