FOOTBALL - Noël le Graët contre-attaque. Visé par une enquête du parquet pour harcèlement moral et sexuel, le président (en retrait) de la puissante Fédération française de football « dément toutes [les] accusations de harcèlement moral ou sexuel » ce mardi 17 janvier, selon un communiqué obtenu par l’AFP.
Dans ce texte transmis par ses avocates, le dirigeant de 81 ans s’étonne d’apprendre « par voie de presse » l’ouverture d’une enquête pour harcèlement moral et sexuel et fustige les « nombreuses interférences et pressions politiques » venues, selon lui, de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera dans le cadre de l’audit diligenté par le ministère.
Le patron du football français, en poste depuis 2011, « dénonce ces annonces répétées par voie de presse qui interviennent alors que la mission de l’Inspection n’a même pas encore rendu son rapport provisoire ». « Dans cette enquête administrative, manifestement à charge, M. Le Graët n’a eu ni l’occasion de prendre connaissance des éléments le concernant, ni l’occasion de faire valoir ses observations en défense, ce qui est gravement attentatoire aux droits essentiels de la défense et au respect élémentaire du contradictoire », appuie le communiqué.
« Enquête à charge », dénoncent ses avocates
Le patron du football français, en poste depuis 2011, « dénonce ces annonces répétées par voie de presse qui interviennent alors que la mission de l’Inspection n’a même pas encore rendu son rapport provisoire ».
« Dans cette enquête administrative, manifestement à charge, M. Le Graët n’a eu ni l’occasion de prendre connaissance des éléments le concernant, ni l’occasion de faire valoir ses observations en défense, ce qui est gravement attentatoire aux droits essentiels de la défense et au respect élémentaire du contradictoire », appuie le communiqué.
L’enquête ouverte lundi a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) à la suite du signalement pour « outrage sexiste » effectué, selon Le Monde, après le témoignage de Sonia Souid, agente de plusieurs internationales françaises.
Accumulation de polémiques
Ces déclarations avaient été recueillies par les auditeurs de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) chargés par le ministère des Sports d’éclaircir les nombreux dysfonctionnements en termes de management au sein de l’instance.
Sonia Souid avait publiquement dénoncé la semaine dernière dans les colonnes de L’Equipe et sur RMC les avances lourdes de l’ancien maire socialiste de Guingamp, en poste à la FFF depuis 2011 mais de plus en plus contesté du fait de l’accumulation de polémiques, de petites phrases malheureuses et de révélations dans la presse sur de supposés comportements sexistes vis-à-vis d’anciennes salariés.
Dès samedi, celui dont le mandat se termine en décembre 2024 avait fait part de son étonnement après la révélation par Le Monde du signalement effectué après le témoignage de Sonia Souid.
« À ce stade, je ne connais ni les faits qui me sont reprochés ni les personnes qui en sont à l’origine. Je m’étonne que des informations puissent être divulguées alors même que le rapport provisoire ne m’a pas encore été transmis et que je n’ai pas été en mesure de faire valoir mes observations sur celui-ci », avait-il réagi dans uns déclaration transmise à l’AFP.
Les chances de retour de Le Graët compromises
Avec ce premier développement judiciaire visant Le Graët, l’étau se resserre autour du dirigeant, déjà contraint le 11 janvier de se mettre en retrait après le tollé provoqué par ses propos à l’emporte-pièce sur Zinédine Zidane.
Le Comité exécutif de la « 3F », dont la grande majorité des membres est issue de la liste que le Breton a présentée avant sa dernière réélection, en mars 2021, avait décidé de lâcher son chef, Philippe Diallo étant nommé président intérimaire.
Théoriquement, Philippe Diallo, jusqu’ici vice-président délégué de la FFF, doit assurer l’intérim jusqu’au Comex suivant la publication du rapport d’audit prévue fin janvier. Mais l’ouverture de cette enquête compromet un peu plus les chances de Noël Le Graët de récupérer la totalité de ses prérogatives à cette date, alors que la prochaine réunion de ce « gouvernement » de la Fédération est prévue le 9 février.
La chute est rude pour celui qui a passé plus d’un quart de siècle dans les hautes sphères du foot français. Président de la Ligue (1991-2000) puis artisan, à partir de 2011 en tant que président, du redressement de la « 3F » et de ses comptes après le fiasco de l’équipe de France à Knysna lors du Mondial-2010, Noël Le Graët a été un personnage central du ballon rond avant d’être rattrapé par ses dérapages multiples. Et maintenant par la justice.
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