Les Émirats arabes unis deviendront bientôt le premier pays arabe à enseigner l’histoire de l’Holocauste dans ses écoles, une décision historique saluée par certains, mais également critiquée par d’autres, rapporte le site de la chaîne américaine CNN.

Le pays prévoit d’inclure l’enseignement de la Shoah dans le programme des écoles primaires et secondaires, a tweeté l’ambassadeur du pays aux États-Unis le 5 janvier.

Les Émirats travailleront de pair avec l’Institut de surveillance de la paix et de la tolérance culturelle dans l’éducation scolaire, basé à Tel-Aviv et à Londres, et Yad Vashem, le musée commémoratif de l’Holocauste à Jérusalem, pour élaborer un nouveau programme, indique CNN.

“Nous avons maintenant la possibilité d’atteindre de nouveaux publics, et Yad Vashem travaille à ouvrir la voie à la sensibilisation à l’Holocauste dans le monde arabophone”, a déclaré le porte-parole de l’organisation, Simmy Allen, cité par le média américain.

“Dans la majeure partie du monde arabophone, jusqu’à récemment il y avait peu ou pas de dialogue avec Yad Vashem sur les événements et les atrocités de l’Holocauste”, a-t-il ajouté.

Au détriment de l’enseignement de la Nakba ?

L’enseignement de l’Holocauste a été largement absent des programmes scolaires dans les pays arabes, mais les Émirats arabes unis ont montré à plusieurs reprises leur “sensibilité” à cet épisode douloureux de l’histoire juive depuis la normalisation des relations avec Israël en 2020, dans le cadre des “accords d’Abraham”.

Le ministre des Affaires étrangères émirati, Abdallah ben Zayed, a ainsi visité le principal mémorial de l’Holocauste à Berlin fin 2020 avec son homologue israélien, rappelle CNN.

Et en 2021, “la première exposition commémorative de l’Holocauste dans la région arabe a ouvert ses portes à Dubaï”, tandis que l’an dernier le ministre des Affaires étrangères émirati “a effectué une visite très médiatisée à Yad Vashem, où il a déposé une gerbe”, ajoute le média.

Si certains ont qualifié la décision d’“historique”, une “grande partie des Arabes en dehors des Émirats l’ont critiquée, certains […] se demandant si cela se ferait au détriment de l’enseignement de l’histoire des Palestiniens, en particulier de la Nakba” (la “catastrophe”, faisant référence à la création de l’État hébreu en 1948).