La maladie présente malgré son absence. Souffrant d’un Covid long, Yannick accepte de témoigner sous couvert d’anonymat. En contact avec une clientèle dans son travail du côté de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), il souhaite rester discret vis-à-vis d’eux.
Sur le ventre pour calmer la toux
Sa vie a changé en mai 2021 quand le virus l’a touché. « J’ai eu trois jours de fièvre, sans fatigue excessive. Ce n’était pas un gros Covid, mais un bon état grippal. Dix jours après, j’ai commencé à tousser, avec des crises pendant un mois. A chaque fois, je devais me placer sur le ventre pour calmer la toux. »
« Je suis à 40 % de ma condition »
Très vite, celui qui est vacciné a ressenti des problèmes de respiration. « J’avais besoin de plusieurs pauses pour monter des escaliers », souligne ce grand sportif d’une cinquantaine d’années. « J’ai une oppression pulmonaire, comme un asthmatique, avec le sentiment de ne plus pouvoir respirer. J’ai l’impression d’avoir pris dix ans en une année. Je suis à 40 % de ma condition physique », déplore celui qui pratiquait du sport cinq fois par semaine. « Il est à la ramasse quand on monte en marchant une petite côte de 200 mètres », ajoute sa femme.
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« Je souffre surtout au niveau du cardio »
« J’ai fait tous les examens possibles et imaginables. Ils sont tous bons et même supérieurs pour mon âge. »
Conclusion : c’est un Covid long et l’effort physique est un bon remède contre cette maladie qui traîne, lui a-t-on dit. Alors, il continue de pratiquer un sport, mais moins. « Je suis passé à trois séances par semaine contre cinq avant la maladie. Je souffre surtout au niveau du cardio. »
Des problèmes de concentration
Dans son quotidien, ces difficultés pulmonaires le gênent le plus. Sa sensibilité s’est exacerbée aussi. « J’ai pleuré en regardant Avatar », confie Yannick qui n’avait jamais été aussi sensible. Il rencontre aussi des problèmes pour se concentrer. « Je dois tout noter pour ne pas oublier. Il m’arrive de ne pas trouver le nom d’un objet basique comme un téléphone portable. Je bute sur le mot. Impossible de le sortir de ma bouche. »
« Il y a bien pire que moi »
Il peut aussi appeler madame un homme à la caisse d’un magasin ou dire bonsoir à 10 heures du matin. Yannick en rigole et relative. « J’ai encore la chance de pouvoir marcher et de continuer à faire du sport. Il y a bien pire que moi. » Pour lui la vie continue donc. Il espère malgré tout « aller mieux avec le temps. »