C’est une histoire particulièrement sordide qui a été jugée par la chambre des comparutions immédiates du tribunal du Mans (Sarthe) mercredi 18 janvier 2023. Un homme a comparu pour avoir infligé des violences, dont certaines particulièrement insoutenables.
Des violences (…) insoutenables
Le 11 novembre 2021, sa compagne se présente à la gendarmerie et dépose plainte contre son compagnon. La femme qui souffre d’un handicap explique au gendarme qui la reçoit qu’elle a été victime le 8 novembre 2021 de sévices sexuels de la part de son compagnon.
En effet, ce dernier avec qui elle avait consenti d’avoir des rapports sexuels, lui a mis le feu aux parties intimes à l’aide d’un briquet !
« Il a rigolé pendant longtemps »
Elle explique qu’après avoir repoussé son compagnon, qu’elle a traité de sadique, celui-ci s’est mis à rigoler. Il a rigolé pendant longtemps et ajouté qu’il trouvait cela normal.
Deux jours après, la femme s’est rendue à l’hôpital de Mamers (Sarthe) où un certificat médical mentionnant une ITT de trois jours lui a été délivré…
Un couteau lame levée sur sa chaise
En octobre 2021, alors qu’elle s’asseyait, son compagnon a placé un couteau lame levée sur sa chaise. Le couteau l’a blessée en s’asseyant mais s’est heureusement plié, ne causant qu’une moins grave blessure qu’elle soignera elle-même…
Coups, insultes, paranoïa, armes…
La femme rapporte également qu’elle est constamment humiliée, rabaissée, harcelée par son compagnon. Elle raconte aussi qu’elle est régulièrement frappée par lui. Elle ajoute qu’elle en a peur et le juge paranoïaque. Elle précise qu’il ne dort jamais sans son couteau…
Les gendarmes découvriront lors de la perquisition un petit arsenal : des couteaux, dont des poignards, poing américain, une batte de baseball, des pistolets et des munitions en plomb…
Interdiction de contact non respectée
Entendu par les militaires, l’homme en question va contester les déclarations de sa concubine, mais reconnaîtra lui avoir mis un coup de coude dans la poitrine en 2021.
Placé sous contrôle judiciaire, il ne respectera pas l’interdiction de contact : il rencontrera sa compagne pour « parler du chien »…
« Je comprends sa colère »
Au tribunal, la victime a fait un malaise et s’est montrée quelque peu clémente à propos du prévenu : « je comprends sa colère par rapport à son licenciement ».
Elle va exprimer son envie de poursuivre sa relation avec lui, bien qu’ils se soient déjà séparés deux fois. « J’ai encore des sentiments pour lui », dira-t-elle d’une voix étouffée dans un sanglot.
Quant au prévenu, grand, mince, aux airs de gendre idéal, bon chic bon genre, mais très taiseux, il a contesté les faits.
« On est dans un dossier où la Justice dit : « c’est terminé ! »
Dans son réquisitoire, la procureure, qui a dénoncé une situation d’emprise, a insisté sur l’obligation du tribunal de protéger la victime : « On est dans un type de dossier où la Justice dit : c’est terminé ! » Elle a requis à l’endroit du prévenu un an de prison avec sursis.
Pour sa part, Maître Aouatef Braber, l’avocate du prévenu, a demandé une peine adaptée pour son client qui n’a pas de casier judiciaire et a demandé qu’il suive des soins. Elle a plaidé la relaxe pour les accusations de menaces envers son client.
10 mois de prison
Reconnu coupable, ce dernier a été condamné à 10 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans.
En plus de plusieurs obligations et interdictions -de contact et de paraître au domicile de la victime notamment- il devra verser des dommages et intérêts à la victime.
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