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Des chercheurs utilisent les ondes Wi-Fi pour repérer les gens à travers les murs

Illustration de la détection des mouvements corporels grâce au Wi-Fi

Illustration de la détection des mouvements corporels grâce au Wi-Fi - Carnegie Mellon University

Des chercheurs de l’université américaine de Carnegie Mellon ont réussi à modéliser les corps simplement en analysant les ondes Wi-Fi qui parcourent une pièce.

Difficile de savoir s’il faut s’émerveiller ou s’inquiéter de cette prouesse. Des chercheurs de l’université américaine de Carnegie Mellon (Pennsylvanie) ont réussi à identifier et modéliser des corps derrière un mur, simplement en utilisant les ondes Wi-Fi de routeurs bon marché disponibles dans le commerce. Avec un concept analogue à celui d'un radar: mesurer d'infimes variations d'un signal Wi-Fi lorsque celui-ci traverse un être vivant pour en déduire la forme et les mouvements de ce dernier.

Comme le raconte le site Vice, ils ont utilisé un outil baptisé DensePose, développé par l'Imperial College London, Facebook AI et University College London, qui permet de cartographier en 3D les corps. Ils ont ensuite calculé "l'amplitude des signaux Wi-Fi envoyés et reçus par les routeurs" pour obtenir une image, précisent-ils dans leur étude. En clair, pas besoin de caméras, de Lidar ou de radar: leur expérience permet d’afficher avec une précision saisissante les corps dans leur position exacte.

Illustration de la détection des mouvements corporels grâce au Wi-Fi
Illustration de la détection des mouvements corporels grâce au Wi-Fi © Carnegie Mellon University

Détecter les intrusions

Pour les chercheurs, cette prouesse apporte plusieurs avantages: les routeurs utilisés (des TP-Link) valent une trentaine d’euros, très peu comparé à des caméras thermiques ou des systèmes Lidar. De plus, la luminosité n’a aucun impact sur le Wi-Fi alors qu’elle peut souvent altérer la qualité d’une vidéo.

Paradoxalement, dans leur idée, cette méthode pourrait répondre à des enjeux de vie privée: plutôt que de placer des caméras pour surveiller des personnes âgées et fragiles, il suffirait d’utiliser le Wi-Fi de la maison. Le résultat serait un peu moins intrusif car ce n’est pas une image précise qui est délivrée, expliquent les auteurs.

Les chercheurs citent aussi les "comportements suspects à la maison" sans préciser leur pensée. Forcément, on imagine aisément la maison connectée capable de détecter les intrusions. Evidemment, cette technologie ouvre aussi la voie à une surveillance accrue avec une simplicité déconcertante dont les auteurs auront du mal à se départir.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business