“En quatre semaines, les chiffres ont doublé.” C’est le triste constat de Khumbize Chiponda, la ministre de la Santé du Malawi, dont les propos sont rapportés par CNN.

La femme politique s’exprimait ce jeudi 26 janvier en conférence de presse, et elle a confirmé que son pays était gravement touché par une épidémie de choléra, qui sévit depuis presque un an déjà, mais dont la gravité a nettement augmenté au cours du mois écoulé.

Preuve en sont les chiffres fournis par le média américain, qui indique “qu’à la date du 26 décembre 2022 le total des décès dus à cette maladie s’élevait à 486 personnes”, tandis qu’aujourd’hui Khumbize Chiponda comptabilise 1 023 victimes. Voilà qui fait de cette épidémie de choléra “la pire depuis 2002”, selon les mots de la ministre.

Une maladie presque éradiquée en 2021

Un problème qui ne touche pas que le Malawi, puisqu’une recrudescence de cette maladie a été observée au niveau mondial dans l’année qui vient de s’écouler, comme l’a remarqué l’Organisation mondiale de la santé, il y a quelques mois.

Reste que la situation dans le pays d’Afrique de l’Est demeure particulièrement préoccupante, au point d’avoir attiré l’attention du New York Times, qui a publié un reportage sur le sujet quatre jours avant les annonces de la ministre.

“Il n’y a pas si longtemps, le Malawi représentait un exemple de réussite dans la lutte mondiale contre le choléra, raconte ainsi le quotidien d’outre-Atlantique. Les efforts de vaccination et d’assainissement avaient permis d’éradiquer pratiquement la maladie, réduisant le nombre de cas enregistrés à deux seulement en 2021.”

L’importance de l’accès à l’eau potable

Mais ensuite, quelque chose a mal tourné, et le choléra a de nouveau explosé. Cela pourrait être dû à plusieurs facteurs selon les autorités, comme “des tempêtes destructrices, des problèmes causés par la pandémie de Covid-19, une augmentation rapide de l’urbanisation, ou encore une diminution de l’immunité de la population”.

Quoi qu’il en soit, le cas du Malawi demeure, bien malgré lui, un cas d’école, conclut le New York Times :

“C’est un avertissement sur la façon dont la maladie peut soudainement s’abattre même sur des pays qui l’avaient presque éliminée. Du moins tant qu’il reste des communautés sans accès à l’eau potable et à des toilettes salubres.”