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En Chine, des manifestants de novembre dernier formellement inculpés

En novembre, des manifestations inédites s'étaient déroulées dans plusieurs grandes villes de Chine, de Pékin à Shanghai en passant par Wuhan. Les participants tenaient à rendre hommage aux habitants qui avaient péri dans l'incendie de leur immeuble, dont les accès avaient été bloqués à cause des mesures sanitaires alors en vigueur. Dans la foule, beaucoup de slogans s'opposaient à la stricte politique « zéro Covid », mais les revendications étaient également très politisées avec des messages hostiles au président chinois et au Parti unique. Depuis, Pékin a levé toutes les mesures sanitaires et plusieurs manifestants ont été formellement inculpés, selon l'ONG des droits de l'homme HRW.

Des policiers chinois près de manifestants à Pékin, le 27 novembre 2022. Les manifestations de rue qui ont éclaté dans plusieurs villes chinoises au cours du week-end ont peut-être surpris, mais le Parti communiste au pouvoir s'est préparé pour ce moment pendant des années, des décennies même. Depuis que les dernières grandes manifestations ont culminé avec la répression militaire sanglante de 1989, la Chine a mis en place une force de sécurité intérieure visant à écraser, intimider, emprisonner et faire taire tous les défis.
Des policiers chinois près de manifestants à Pékin, le 27 novembre 2022. Les manifestations de rue qui ont éclaté dans plusieurs villes chinoises au cours du week-end ont peut-être surpris, mais le Parti communiste au pouvoir s'est préparé pour ce moment pendant des années, des décennies même. Depuis que les dernières grandes manifestations ont culminé avec la répression militaire sanglante de 1989, la Chine a mis en place une force de sécurité intérieure visant à écraser, intimider, emprisonner et faire taire tous les défis. AP - Ng Han Guan
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Comme plusieurs membres de sa génération, Li Yuanjing, comptable de 28 ans, a bravé le froid pékinois de novembre pour descendre dans la rue. Au cœur de la capitale chinoise, elle avait tenu une feuille blanche entre ses mains.

Une manière neutre de montrer son mécontentement, mais qui a mené à l'arrestation de la jeune femme, pourtant pas spécialement politisée d'après un ami tenant à garder l'anonymat.

Tout le monde savait qu'en participant à ces manifestations, il y aurait des répercussions. Mais on a été surpris quand elle a été arrêtée, car elle était discrète sur les réseaux sociaux, elle n'était pas vindicative politiquement. On pensait qu'elle serait en sécurité car elle sait se protéger.

Selon l'ONG Human Rights Watch, quatre manifestants, dont Li Yuanjing, ont été formellement inculpés pour avoir « attisé des querelles et provoqué des troubles », un motif fourre-tout utilisé par le régime pour réduire au silence toute voix jugée dissonantes.

Parmi les quatre manifestants inculpés : Cao Zhixin, 26 ans. Dans une vidéo enregistrée avant sa disparition et publiée par des amis, elle anticipe son arrestation à venir.

Nous sommes allés manifester par solidarité, est-ce qu'il y a encore de la place dans cette société pour nos émotions ? Aidez-nous. Si vous voulez nous arrêter, apportez des preuves au public. Ne nous laissez pas disparaître injustement, ne nous laissez pas être arrêtés et inculpés arbitrairement.

Les deux femmes risquent jusqu'à cinq ans de prison pour avoir participé à ces manifestations inédites dans la Chine de Xi Jinping.

►À lire aussi Covid-19 : trois ans après le premier mort à Wuhan, la Chine reste dans le flou statistique

 

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