Le Danemark a décidé lundi 30 janvier de systématiquement accorder l’asile aux femmes et filles originaires d’Afghanistan en raison de leur sexe, alors qu’elles vivent un fort recul de leurs droits depuis le retour des talibans au pouvoir dans le pays. « La décision se fonde sur des informations relatives à la détérioration continue des conditions de vie des femmes et des filles en Afghanistan », a déclaré la Commission d’appel des réfugiés danoise dans un communiqué.
La commission s’appuie sur un rapport de l’Agence de l’Union européenne pour l’asile récemment publié, qui « indique que la situation d’un certain nombre de groupes de personnes en Afghanistan, notamment les femmes et les filles, est de nature à constituer une persécution au sens de la convention sur les réfugiés ». Selon l’autorité danoise, cinq cas en suspens concernant des femmes afghanes se verront accorder l’asile au titre de la nouvelle décision.
L’ensemble des cas concernant les Afghans seront réexaminés
La commission va également réexaminer les cas concernant des Afghanes auxquelles elle a refusé l’asile après l’arrivée des talibans au pouvoir, en vue d’accorder un titre de séjour aux personnes concernées en vertu de cette nouvelle décision (environ dix cas). L’ensemble des cas concernant des ressortissants afghans de sexe masculin (environ trente cas) auxquels elle a refusé l’asile depuis la même date seront aussi réexaminés.
Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont progressivement rogné les libertés conquises par les femmes ces vingt dernières années, depuis la chute de leur précédent régime en 2001. En plus d’être privées du droit d’étudier, les femmes sont également bannies de la plupart des emplois publics. Elles n’ont pas le droit de voyager sans être accompagnées d’un parent masculin et doivent se couvrir d’une burqa ou d’un hidjab lorsqu’elles sortent de chez elles.
Fin décembre, les autorités talibanes ont également ordonné aux ONG locales et étrangères de ne plus employer de femmes après « des plaintes sérieuses » concernant leur façon de s’habiller, quatre jours après une interdiction d’étudier à l’université pour les mêmes raisons.
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