Pour la première fois depuis qu'il a été agressé à coups de couteau aux États-Unis en août, l'écrivain britannique Salman Rushdie confie lundi avoir beaucoup de mal à écrire et souffrir de stress post-traumatique.
Le romancier d'origine indienne, naturalisé américain et qui vit à New York, s'exprime dans une interview au journal des élites culturelles américaines, The New Yorker, à la veille de la sortie aux États-Unis de son dernier roman, "Victory City", le "récit épique d'une femme" au XIVe siècle qui va ériger une ville, subir l'exil et les menaces dans un monde patriarcal.
Achevé avant l'attaque violente de plusieurs coups de couteau le 12 août 2022 dans le nord des États-Unis, qui l'a laissé grièvement blessé, ce roman est présenté comme la traduction de l'épopée historique de Pampa Kampana, une jeune orpheline dotée de pouvoirs magiques par une déesse, qui va créer la ville de Bisnaga, littéralement Victory City.
Je ne suis pas encore tiré d'affaire
Mais, confie l'intellectuel de 75 ans - qui vit depuis 1989 sous la menace de mort d'une fatwa émise par l'Iran - "j'ai trouvé très, très difficile d'écrire; je m'assois pour écrire et il ne se passe rien; j'écris, mais c'est un mélange de vide et d'âneries, des choses que je rédige et que j'efface le lendemain".
"Je ne suis pas encore tiré d'affaire", souffle Rushdie à l'un des dirigeants du New Yorker, le journaliste et écrivain David Remnick. "Le PTSD existe, vous savez", ajoute l'auteur en employant en anglais l'acronyme définissant le trouble de stress post-traumatique (TSPT).